Intervention de Pierre Lellouche

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 2 février 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Pierre Lellouche secrétaire d'etat chargé des affaires européennes

Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes :

En réponse, M. Pierre Lellouche a apporté les précisions suivantes :

- les Etats représentés à la conférence de Copenhague étaient opposés par de fortes divergences, et pas seulement les Etats européens, mais ces derniers ont su avancer dans leurs négociations pour parvenir à une position commune en temps utile ; celle-ci a pu être obtenue malgré la forte hétérogénéité des politiques énergétiques des différents membres de l'Union européenne, en partie grâce à l'action combinée de l'Allemagne et de la France ;

- l'échec de Copenhague découle du manque de volonté d'aboutir, manifesté par de grands pays comme les Etats-Unis où existait une divergence d'appréciation entre le Président Obama et le Congrès, ou l'Inde et la Chine, dont l'équilibre interne repose sur le maintien d'un fort taux de croissance, et donc sur le maintien de politiques énergétiques peu contraignantes. Cela étant, le modus operandi de négociation à 194, dans le cadre onusien, a marqué ses limites. C'est pourquoi la France a proposé de mener les négociations ultérieures sur l'environnement dans le cadre d'un G28 ;

- l'ONU est une institution qui reste indispensable, mais qui doit être complétée par des enceintes spécifiques, comme le G20 réuni, sur initiative française, pour examiner les conséquences de la crise économique.

a affirmé la détermination de la France de suivre très attentivement dans les mois à venir la mise en oeuvre des décisions de Copenhague. De ce point de vue, seule une taxe carbone sanctionnant les pays qui ne font aucun effort permettra de peser sur les décisions des autres acteurs internationaux, car l'échec de Copenhague a montré que l'exemplarité non assortie d'un système de contraintes ne peut susciter un effort collectif. De même, une organisation mondiale de l'environnement doit être créée. S'agissant de l'action de l'Union européenne, il est, en effet, tout à fait nécessaire d'améliorer la connaissance qu'en ont nos concitoyens afin d'éviter la réitération des attitudes négatives ou d'abstention qui ont caractérisé les dernières consultations européennes. Cette pédagogie doit aboutir à ce que les populations se réapproprient l'Europe, et souligner les importants résultats qu'elle a permis d'obtenir en matière de paix et de prospérité économique.

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