Cette consultation sur le projet de document-cadre est un exercice de réactivité intellectuelle difficile tant il y a de thèmes abordés. Je regrette grandement qu'il ne soit pas accompagné de données relatives aux perspectives budgétaires car, nous le savons tous, cette politique souffre aujourd'hui d'un manque de moyens. Vous dites espérer que le document-cadre puisse constituer une référence pour l'ensemble des administrations concourant à la politique de coopération. Je crois qu'il faut être plus ferme : aujourd'hui, des administrations comme celle de l'éducation nationale ou celle des finances refusent de se coordonner avec le ministère des affaires étrangères sur ces sujets.
Les objectifs choisis sont très généraux et on peut craindre qu'il arrive, avec ce document, ce qui est arrivé avec le Livre Blanc sur les affaires étrangères ou avec l'évolution de notre réseau diplomatique. C'est-à-dire qu'on ne choisit pas, on conserve un réseau diplomatique universel mais faute de financements on laisse des implantations sans moyens d'agir ni même d'exister. Dans ce document, on ne choisit pas non plus entre les objectifs millénaires pour le développement et les biens publics mondiaux alors que tout le monde sait que pour financer ces deux priorités en même temps, il faudra des financements nouveaux et, notamment, des financements innovants. Je trouve que dans le projet de recommandations qui nous est soumis par les rapporteurs les priorités ne sont pas assez mises en relief et les critiques pas assez appuyées.