Intervention de Jean-Louis Falconi

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 16 juin 2010 : 2ème réunion
Politique de sécurité et de défense commune — Audition de M. Jean-Louis Falconi représentant de la france auprès du comité politique et de sécurité de l'union européenne

Jean-Louis Falconi, Ambassadeur, représentant permanent de la France au Comité politique et de sécurité de l'Union européenne :

La France est toujours animée d'une forte ambition en matière de défense européenne. Notre pays participe à toutes les opérations de l'Union européenne et joue un rôle actif en matière de propositions. Je rappelle que c'est la France qui a été à l'initiative du lancement de la première opération navale de l'Union européenne «Atalanta» de lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes ou encore du récent lancement de l'opération de formation des soldats du gouvernement transitoire somalien.

J'aimerais que tous les autres Etats membres partagent le même degré d'ambition, et d'autres pays, comme l'Espagne, l'Italie, la Belgique ou la Grèce, se montrent souvent allants sur ces questions, mais il faut bien reconnaître que nous sommes parfois assez isolés.

En particulier, l'Allemagne est un allié mais reste en retrait, notamment en raison de ses obligations constitutionnelles à l'égard de son Parlement national, et il faut reconnaître que l'attitude du Royaume-Uni est, au départ, toujours assez réservée.

On peut toutefois relever l'évolution de certains pays, notamment parmi les nouveaux Etats membres, comme la Pologne, qui se montrent désireux de progresser sur les questions de défense ou la Hongrie, deux pays qui vont exercer la présidence tournante de l'UE, même si celle-ci n'a plus aujourd'hui le même sens dans le domaine de la politique étrangère de l'UE.

Ainsi, la Pologne a fourni un contingent de 500 hommes pour l'opération de l'Union européenne au Tchad, ce qui démontre que l'Afrique n'est plus seulement l'apanage des anciennes puissances coloniales.

L'attitude des pays d'Europe centrale et orientale demeure toutefois fortement marquée par un intérêt particulier pour les frontières orientales.

C'est la raison pour laquelle plusieurs de ces pays plaident pour une intervention de l'Union européenne en Moldavie concernant la question de la Transnistrie, voire plus récemment pour une implication de l'Union européenne en Asie centrale à l'occasion de la crise actuelle au Kirghizistan.

De notre point de vue, de telles initiatives ne peuvent toutefois aboutir que si elles répondent véritablement à un intérêt stratégique et politique de l'Union européenne, si elles se déploient dans le contexte d'un règlement politique international et si elle préserve l'autonomie de la chaîne de commandement européenne. Ainsi, une mission d'observation ou de surveillance de l'Union européenne en Transnistrie ne serait envisageable qu'en accompagnement d'un processus de règlement politique de ce conflit qui impliquerait tous les acteurs dont la Russie.

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