Intervention de Josselin de Rohan

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 15 février 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Augustine P. mahiga représentant spécial du secrétaire général des nations unies pour la somalie

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan, président :

Je suis très heureux d'accueillir M. Augustine Mahiga, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Somalie.

De nationalité tanzanienne, docteur en relations internationales à l'Université de Toronto, vous avez occupé, Monsieur le Représentant spécial, de hautes fonctions en tant qu'ambassadeur de Tanzanie, puis en tant que représentant du Haut comité pour les réfugiés, avant d'être nommé représentant permanent de la Tanzanie auprès des Nations Unies entre 2003 et 2010. Le 9 juin 2010, vous avez été désigné Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Somalie.

Nous nous interrogeons évidemment sur le devenir de ce pays. La Somalie est aujourd'hui un pays sans véritable Etat, puisque le Gouvernement fédéral de transition, seule autorité reconnue et soutenue par la communauté internationale, ne contrôle que quelques quartiers de la capitale, Mogadiscio.

Une grande partie du Sud du pays est contrôlé par la milice extrémiste Shabab, qui se revendique d'Al Quaida. Au Nord-Ouest, la région du Somaliland a autoproclamé son indépendance en 1991, tandis qu'au Nord-Est la région du « Puntland » bénéficie d'une très large autonomie.

Dans ce contexte, pensez-vous possible de tenir l'objectif d'une fin de la période de transition au mois d'août 2011 ? Où en sont les discussions avec l'ensemble des parties prenantes ? Qu'en est-il du processus de rédaction d'une constitution « en phase de consultation publique » ?

Est-il envisageable de renforcer la coordination et de prévoir une présence accrue des Nations Unies en Somalie, malgré la situation sécuritaire ? Que peut faire la communauté internationale face à la grave situation humanitaire en Somalie ?

Le renforcement des effectifs de l'AMISOM qui passe de 8000 à 12000 hommes, décidé par la résolution 1964 du Conseil de sécurité le 22 décembre dernier, est il de nature à permettre une reconquête de la capitale ?

Enfin, alors que notre collègue député Jack Lang vient de remettre son rapport sur la piraterie au large des côtes somaliennes au Conseil de sécurité des Nations Unies, que pensez vous des propositions formulées pour combattre ce fléau ? Autant les deux premiers piliers d'une approche globale que sont la dissuasion et la poursuite en justice paraissent avancer, autant la lutte contre les causes profondes semble stagner faute précisément d'un gouvernement, d'institutions et de sécurité.

Vous l'aurez compris nous prenons toute la mesure de la difficulté de votre tâche et de celle de l'ONU. Nous ne pouvons toutefois que constater le décalage entre des projets « d'institution building » - fin de la transition, Constitution, négociation avec toutes les parties prenantes, appui aux institutions - et la réalité du terrain qui ne s'améliore que de manière très marginale et conjoncturelle comme le souligne du reste le dernier rapport du Secrétaire général au Conseil de sécurité du 14 janvier dernier.

Nous sommes donc assez pessimistes même si la politique consiste à compenser le pessimisme de l'intelligence par l'optimisme de la volonté.

Monsieur le représentant spécial, je vous passe la parole.

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