L'impunité des pirates capturés soulève une réelle difficulté puisque l'on estime que 90 % des pirates appréhendés sont remis en liberté. Les pays qui acceptaient d'accueillir et de juger les pirates somaliens sur leur territoire, comme le Kenya ou les Seychelles, ont vite été submergés.
Concernant le volet juridictionnel et pénitentiaire, le rapport de M. Jack Lang préconise la mise en place, dans un délai de huit mois, d'un dispositif juridictionnel comprenant deux juridictions spécialisées au Puntland et au Somaliland et une cour spécialisée somalienne extraterritoriale qui pourrait être localisée à Arusha, où siège déjà le tribunal pénal international pour le Rwanda.
Les capacités pénitentiaires du Puntland et du Somaliland seraient renforcées par la création de deux prisons, sous un statut protecteur permettant un contrôle international. Il faut retenir une approche régionale qui suppose d'utiliser les installations pénitentiaires existantes.
Le coût total de ce volet sur trois ans est évalué à moins de 25 millions de dollars, soit un coût très inférieur au coût global de la piraterie, qui s'élève à plusieurs centaines de millions de dollars, en incluant les coûts d'assurance, des mesures de protection, des opérations navales et des pertes de revenus, sans compter les dommages causés aux victimes, y compris les pertes en vies humaines. Une conférence des donateurs à haut niveau permettrait de lever les fonds nécessaires au financement de ce plan.
En définitive, le rapport de M. Jack Lang apporte une contribution précieuse pour trouver une réponse à ce fléau.