Intervention de Sophie Pommier

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 16 février 2011 : 1ère réunion
Situation en égypte — Audition de Mme Sophie Pommier consultante chargée de cours à l'iep de paris

Sophie Pommier, consultante, chargée de cours à l'IEP de Paris :

Avant le déclenchement des événements, le scénario le plus souvent évoqué concernant le pouvoir égyptien était un nouveau mandat du président Hosni Moubarak, scénario qui semblait rassurer tout le monde, mais qui était interprété comme la pire option par certains observateurs du fait du blocage de la situation politique qui en résultait, avec notamment des conséquences économiques calamiteuses.

Pour ma part, je reste très sceptique sur l'influence de Mohamed El-Baradei. Certes, il jouit d'une certaine stature internationale et il a joué un rôle dans les événements récents, notamment à l'égard de la jeunesse qu'il a contribué à politiser et en réveillant l'opposition qui tendait à l'immobilisme et s'est remobilisée. Mais il est une personnalité soit peu connue, soit mal perçue par les Egyptiens qui le considèrent souvent comme l'homme des Américains, ce qui peut sembler paradoxal au regard de son expérience à la tête de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et de ses positions à propos du dossier du nucléaire iranien. Par ailleurs, je trouve qu'il a commis une grave faute politique en fixant un ultimatum pour le départ du président Hosni Moubarak, rendant les choses de fait plus compliquées. Son succès médiatique actuel me fait un peu penser au mouvement d'opposition Kafaia, apparu en 2004-2005, qui regroupait des libéraux, qui a eu un certain retentissement dans les médias occidentaux, mais qui s'est très vite essoufflé en raison de son incapacité à proposer une solution alternative au régime.

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