Intervention de Jean-Pierre Raffarin

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 17 février 2011 : 1ère réunion
Audition de Mme Michèle Alliot-marie ministre des affaires étrangères et européennes

Photo de Jean-Pierre RaffarinJean-Pierre Raffarin :

Ces peuples ont des aspirations politiques mais aussi sociales. En ce moment, les Égyptiens ont des revendications salariales comme celles que nos démocraties raffinées connaissent bien. La question se pose dès lors de savoir comment nous pourrions soutenir chez ces peuples une activité économique susceptible de satisfaire leurs demandes sociales. Le « 5 + 5 » est trop bureaucratique pour être efficace. Le G20 n'est guère capable de dégager des lignes directrices en la matière, même s'il serait bon que la France y fasse réfléchir aux moyens de soutenir ces aspirations démocratiques et sociales.

L'Europe est l'espace pertinent pour le faire, même si cela lui sera difficile du fait de la rivalité entre ouverture au Sud et ouverture à l'Est. Ce serait tragique si, elle qui, au lendemain de la dernière guerre, s'est fondée et rassemblée sur les valeurs de la démocratie, ne savait pas répondre à ces aspirations de ses voisins du Sud.

Mais l'aspiration à des élections libres n'est pas suffisante, comme Jacques Chirac l'avait fait valoir à George Bush à propos de l'Irak. Elles doivent être confortés par une organisation du pouvoir, par des pratiques, par des institutions, faute de quoi la dictature - notre propre histoire nous l'enseigne - peut être fille de la Révolution. Mais si l'organisation politique et institutionnelle est essentielle, il peut y avoir de multiples réponses institutionnelles à une aspiration démocratique.

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