Intervention de Mariann Fischer Boel

Commission des affaires économiques — Réunion du 31 janvier 2006 : 1ère réunion
Affaires européennes — Agriculture - Audition de Mme Mariann Fischer boel commissaire européen à l'agriculture et au développement rural

Mariann Fischer Boel, commissaire européen à l'agriculture et au développement rural :

Indiquant qu'elle avait choisi le portefeuille de l'agriculture justement parce qu'il était l'un des plus difficiles et qu'elle n'en désirait pas d'autre, Mme Mariann Fischer Boel, commissaire européen à l'agriculture et au développement rural, a rapporté avoir discuté avec de très nombreux agriculteurs sur l'ensemble du territoire européen à propos des formalités administratives auxquelles ils se trouvaient soumis. Estimant que le fait de réaliser de très importantes dépenses publiques impliquait de s'assurer de leur bonne utilisation, elle a dit s'interroger sur les moyens d'en simplifier les procédures, tout en continuant de rendre des comptes à la Cour des comptes européenne. Faisant remarquer que les Etats membres contribuaient parfois à la complication des mesures, et non à leur simplification, elle a indiqué qu'elle cherchait à proposer une unique OCM pour en simplifier la gestion.

Reconnaissant avoir récemment découvert les problématiques liées au secteur du vin, elle a annoncé avoir organisé un séminaire y ayant trait le 16 février à Bruxelles afin d'étudier les moyens qui permettraient d'en améliorer la qualité et d'accroître la compétitivité des exploitants. Reconnaissant disposer de financements importants pour ce secteur et assurant qu'elle était prête à prendre les mesures requises pour le dynamiser, elle a indiqué avoir rencontré la veille le ministre en charge de l'agriculture, M. Dominique Bussereau, ajoutant qu'il avait annoncé qu'il présenterait une demande sur la distillation du vin de table.

Jugeant que le commissaire européen à la santé s'était légitimement montré alarmiste au regard des objectifs de santé public qu'il avait à défendre et convenant que la baisse des prix dans le secteur avicole du fait de l'épidémie de grippe aviaire était inquiétante, elle a indiqué que la Commission avait déjà diminué les restitutions à l'exportation et qu'elle délibérait sur la mise en oeuvre de campagnes d'information et de promotion tendant à expliquer aux consommateurs qu'il n'y avait aucun risque à consommer des volailles suffisamment cuisinées. Elle ajouté que si la situation devenait catastrophique au niveau européen, l'Union disposait des mesures pour prendre en charge le coût d'abattage des volailles et indemniser les aviculteurs.

Considérant la protection des appellations géographiques comme une priorité dans les négociations au sein de l'OMC, elle a souhaité qu'en soit élargie la liste aux produits agricoles non viticoles.

Souhaitant le maintien d'une agriculture diversifiée comprenant notamment des exploitations familiales, elle a insisté à cet égard sur l'importance de l'axe « gestion des terres agricoles », dont elle a recommandé le développement afin de maintenir une activité dans les territoires les plus reculés. Citant l'exemple du Brésil, dont elle a relevé qu'il investissait abondamment dans les infrastructures de transport permettant aux producteurs de soja de transférer leur marchandise vers les principaux points d'exportation, elle a reconnu que l'Union européenne ne parviendrait jamais à concurrencer de tels pays pour ce qui est de la production en vrac. Estimant néanmoins possible, en se concentrant sur des secteurs de niche et en utilisant des méthodes respectueuses du bien-être animal et de l'environnement, de réaliser des productions à plus forte valeur ajoutée et de les exporter substantiellement, elle a encouragé le développement de la filière biocarburants, notamment bioéthanol, l'estimant compétitive avec un baril de pétrole à 70 dollars. Elle a également annoncé une communication sur le développement des biocombustibles dans le cadre d'une prochaine réunion de la Commission.

Concernant les évolutions de la PAC après 2013, dont elle a souligné qu'il s'agissait d'un sujet de discussion permanent, elle a indiqué avoir prévu, durant la présidence allemande en 2007, un colloque sur ce thème regroupant de jeunes agriculteurs et de jeunes consommateurs, source d'intéressantes analyses.

Déclarant qu'elle entretenait des relations étroites et constantes avec M. Mandelson, elle a précisé qu'ils s'accordaient sur la stratégie de l'Union européenne préalablement à toute négociation internationale.

Confirmant que l'élargissement de l'Union européenne à la Bulgarie et à la Roumanie représentait huit milliards d'euros et entraînerait une diminution des paiements directs de 6,7 % en 2013, dans des proportions variables selon la date d'adhésion, elle s'est félicitée, pour finir, du soutien de nombreux Etats européens suite au boycott du Danemark par plusieurs pays arabes.

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