Intervention de Mariann Fischer Boel

Commission des affaires économiques — Réunion du 31 janvier 2006 : 1ère réunion
Affaires européennes — Agriculture - Audition de Mme Mariann Fischer boel commissaire européen à l'agriculture et au développement rural

Mariann Fischer Boel, commissaire européen à l'agriculture et au développement rural :

En réponse à cette dernière série d'intervenants, Mme Mariann Fischer Boel, commissaire européen à l'agriculture et au développement rural, a estimé :

- que les productions OGM étant désormais définitivement présentes sur les marchés, il était à la fois nécessaire de réglementer l'étiquetage des produits et leur traçabilité tout en favorisant leur coexistence avec des productions non OGM. Elle a estimé totalement engagée la responsabilité des Etats-membres pour organiser la législation en la matière, déterminer la responsabilité des divers acteurs, notamment en cas de dissémination, et satisfaire aux demandes des consommateurs. A cet égard, elle a indiqué qu'une conférence sur le thème de la coexistence serait organisée, à son initiative, le 5 avril prochain ;

- que l'importance des grandes chaînes de distribution résultait du comportement des consommateurs, toujours à la recherche des prix les plus bas et désireux de consacrer la plus faible part possible de leur budget à l'alimentation (égale aujourd'hui à environ 9 %), et qu'une réponse possible pouvait consister en une sensibilisation des consommateurs à la qualité des produits ;

- que l'allocation d'aides d'Etat ne pouvait constituer une réponse pertinente et pérenne aux difficultés du secteur des fruits et légumes, au contraire des soutiens apportés à l'organisation des producteurs ;

- que les résultats du dernier sommet budgétaire de Bruxelles étaient effectivement décevants en ce qui concerne l'enveloppe de 70 milliards d'euros allouée au développement rural, alors que le second pilier de la PAC, indispensable pour éviter la mise en friches de certaines régions et favoriser le tourisme en milieu rural, était celui sur lequel se construirait l'avenir de l'agriculture européenne après 2013. Elle a néanmoins estimé qu'il ne pouvait en être autrement dès lors que les Etats membres refusaient de payer plus pour cette politique ;

- que le métier d'agriculteur devrait toujours enthousiasmer les jeunes à l'avenir, sous réserve qu'il soit exercé de manière différente qu'aujourd'hui, soit en se spécialisant sur des produits de qualité, soit en le combinant avec l'accueil de touristes ou le développement de l'artisanat ;

- que l'Union européenne avait effectivement été l'objet d'attaques permanentes avant et pendant la réunion de Hong-Kong, ce qui témoignait de son incapacité jusqu'à maintenant à faire valoir l'importance tant de la réforme de la PAC entreprise de manière autonome dès 2003, notamment en ce qui concernait le découplage, que de son offre du 28 octobre 2005, soulignant la nécessité d'accroître sa capacité de conviction, en particulier dans les discussions bilatérales ;

- qu'à l'avenir, l'agriculture européenne devrait se conformer à un modèle partagé entre des petites exploitations dont la survie serait conditionnée par le développement de la pluriactivité et de très grandes exploitations exclusivement consacrées à l'activité agricole, les structures moyennes d'une cinquantaine d'hectares étant appelées à disparaître. Elle a estimé qu'il serait nécessaire, en tout état de cause, de rechercher la qualité et la valeur ajoutée, la production en vrac n'étant plus possible dans un marché mondialisé où d'autres pays seront toujours capables de proposer des prix beaucoup plus bas.

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