En réponse à M. Michel Houel, M. Alain Griset, président, a précisé que l'organisme le plus redouté par les entreprises était l'Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales (URSSAF), dont il a qualifié le comportement d'« inhumain », alors que l'administration fiscale avait beaucoup progressé en la matière. Il a suggéré d'envisager la création d'une structure ad hoc permettant d'imaginer des solutions temporaires avant tout recours brutal aux procédures contentieuses.
Au sujet de l'apprentissage junior, sur lequel l'avaient interrogé MM. Gérard Cornu et Bernard Dussaut, M. Alain Griset, président, a précisé que l'APCM ne faisait pas partie des signataires de l'accord du 22 juin dernier et relevé que les quinze signataires n'étaient pas ceux qui devraient accueillir les jeunes apprentis dans des centres de formation. Il a rappelé que, la formation étant de la compétence des régions, l'Etat s'était engagé à leur verser 20 millions d'euros, mais que certaines régions, pour des motifs politiques, avaient déclaré qu'elles ne financeraient pas les centres de formation d'apprentis (CFA). Pour cette raison, l'APCM demande que l'Etat prenne acte du refus de certaines régions et subventionne directement les CFA. En outre, M. Alain Griset, président, a regretté que l'annonce, par le premier ministre, de la possibilité d'entrer en apprentissage dès 14 ans ait contribué à discréditer l'apprentissage en le focalisant sur un public en échec. L'APCM, pour sa part, a plaidé pour que le jeune reste sous statut scolaire à 14 ans et ne devienne apprenti qu'à 15 ans.
Revenant sur les difficultés de recrutement, évoquées par MM. Ladislas Poniatowski et Gérard Bailly, M. Alain Griset, président, a jugé que la responsabilité de la situation était collective, l'idée régnant en France depuis une trentaine d'années qu'un diplôme servait à faire carrière quarante ans dans une grande entreprise. Il a suggéré d'accroître la différence entre les minima sociaux et les salaires versés plutôt que d'abaisser le niveau des minima sociaux. A cette fin, une baisse du coût des charges sociales permettrait d'accroître le salaire direct et de rendre attractifs les métiers de l'artisanat. En outre, les centres d'information et d'orientation (CIO) gagneraient à présenter plus tôt les divers métiers possibles aux jeunes sortant chaque année du système éducatif et, notamment, aux 500.000 d'entre eux qui sont sans diplôme et aux 75 % de jeunes qui abandonnent leurs études à l'université au bout d'un an.
S'agissant du CNE, M. Alain Griset, président, a évoqué la création en 2003, en collaboration avec les Chambres de commerce et les Centres de gestion, de l'association « Tous pour l'emploi » et du développement sur Internet d'une boîte à outils permettant à tout agent de ces organismes d'avoir sous les yeux l'ensemble des dispositifs contractuels actualisés et le coût afférent. L'enquête effectuée sur les 500.000 CNE signés montre que, seuls, 10 % de ces contrats représenteraient des créations nettes d'emplois. Mais M. Alain Griset, président, a fait valoir que ces 50.000 emplois créés en moins d'un an par ce seul CNE constituaient une avancée considérable et, sur une période de cinq ans, laissaient présager la création de 250.000 emplois sans qu'il en coûte rien à l'Etat. Il a parié que 80 % des embauchés sous CNE allaient le rester, dans la mesure où le nouvel employé occasionnait un développement du chiffre d'affaires. Il a donc appelé toutes les sensibilités politiques à prendre en compte les besoins des entrepreneurs et à ne surtout pas supprimer le CNE, pour saisir les opportunités de créations d'emplois offertes par ce contrat.