Il est certain que l'on ne peut pas multiplier indéfiniment le nombre de parcs nationaux. Ils sont et doivent rester des territoires exceptionnels et originaux. Leur spécificité doit être préservée. En revanche, ils ne sont pas des sanctuaires, car ils constituent des lieux de vie, non figés, qui accueillent de nombreux visiteurs.
Sur la question du financement, j'estime qu'il est anormal que les régions et les départements ne contribuent pas à alimenter les ressources des parcs nationaux, car ces territoires représentent pour eux un intérêt général et financier évident. Bien sûr, les parcs doivent conserver leur statut d'établissement public d'Etat, au risque de saper l'autorité sur leur périmètre, dans la mesure où leur création résulte parfois d'une véritable conquête sur des fiefs locaux. C'est d'autant plus important que la loi de 2006 fait une place plus importante aux acteurs locaux. Pour prendre l'exemple du parc de Port-Cros, c'est le parc des Varois et pas seulement un parc national. On a parfois l'impression d'être dans une logique de confrontation, alors que tel n'est pas l'esprit de la loi de 2006.
Enfin, je dirai que le temps de l'écologie n'est pas le temps de l'économie ou du politique. Il est plus long et il faut s'adapter à cette réalité.
Il est vrai qu'il est complexe de se situer entre la tutelle, PNF et les parcs.
Peut-être PNF manque-t-il d'autorité sinon de conviction pour mettre en oeuvre les orientations de la tutelle ? Mais c'est parce que nous n'avons pas de pouvoir d'injonction sur les parcs, et nous n'avons pas à en avoir. Je pense, cependant, qu'il serait utile de préciser, dans un texte législatif ou réglementaire, la responsabilité de PNF vis-à-vis des parcs sur la paye, la comptabilité, l'informatique. Cela nous permettrait d'être plus directifs. Si les statuts prévoyaient que PNF a autorité pour donner des orientations budgétaires aux parcs, nous nous acquitterions de cette mission. Je rappelle que nous avons un rôle de service, mais aussi et surtout de soutien et d'animation. Enfin, il ne faut pas oublier que l'on ne parlerait peut-être plus des parcs nationaux s'il n'y avait pas eu cette ambition collective de PNF.