a rappelé que le projet de fusion résultait d'un travail engagé de longue date entre les deux entreprises et que celui-ci avait été rendu public en février dernier, au moment où la possibilité d'une offre publique d'achat d'ENEL sur Suez avait été annoncée. Soulignant que le paysage énergétique européen avait profondément changé au cours des dernières années, il a jugé indispensable que les entreprises de ce secteur s'adaptent à ce nouveau contexte. En effet, les directives européennes ont profondément transformé les marchés de l'électricité et du gaz en les ouvrant à la concurrence. A ce titre, les marchés seront totalement ouverts à compter du 1er juillet 2007. Les directives imposent, en outre, la séparation des activités régulées, comme le transport ou la distribution, des activités concurrentielles, comme la production et la commercialisation.
Le président de Suez a ensuite noté que le gaz naturel, qui constitue la deuxième source d'énergie après le pétrole, voyait sa consommation croître régulièrement en Europe, à un niveau de 2 % par an en moyenne, en raison de son utilisation croissante pour la production d'électricité. Enfin, il a relevé que la crise énergétique actuelle, touchant toutes les sources d'énergie, exerçait des pressions à la hausse sur le prix des énergies dérivées. Puis, citant l'exemple du rachat de Ruhrgas par E.ON, il a indiqué que l'ensemble des groupes énergétiques européens se regroupaient afin de proposer aux clients une fourniture mixte d'électricité et de gaz.
a ensuite évoqué la crise d'approvisionnement gazier survenue lors de l'hiver dernier. La plupart des pays producteurs de gaz exercent des pressions à la hausse sur les prix de cette énergie. Dans ce contexte, un grand nombre de pays européens ont vu le prix du gaz augmenter considérablement et ont manqué de ressources gazières au cours de l'hiver. Même si le prix de la fourniture de gaz aux particuliers a connu une progression sensible en France, ce pays, comme la Belgique, n'a pas connu une crise de même nature que celle qu'a subie l'Ukraine ou, plus récemment, la Biélorussie. De telles crises sont d'ailleurs également survenues dans d'autres continents, notamment en Amérique latine.
Il a ensuite souligné que ces évolutions générales étaient intimement liées au projet de fusion. Dans la mesure où les pays producteurs disposent d'un levier d'action important et où l'Europe devra bientôt importer la totalité du pétrole et du gaz dont elle a besoin, il est indispensable de multiplier les filières d'approvisionnement, en recourant plus massivement au gaz naturel liquéfié (GNL). Il s'agit là d'un élément important de nature à stabiliser les prix et à renforcer la sécurité d'approvisionnement.
Puis le président de Suez a relevé que le marché énergétique européen se caractérisait par l'apparition de « géants » énergétiques propriétaires de leurs propres moyens de production, disposant de relais de croissance hors d'Europe, dans un contexte où les pays de l'Union manquent de capacités de production. Il a, pour terminer, noté que la date du 1er juillet 2007 constituait un butoir pour libéraliser les marchés, mais que certains pays avaient déjà souscrit à cette évolution, à l'instar de la Belgique.