Intervention de Jean-François Cirelli

Commission des affaires économiques — Réunion du 14 juin 2006 : 2ème réunion
Énergie — Audition de Mm. Jean-François Cirelli président-directeur général de gaz de france et gérard mestrallet président-directeur général de suez

Jean-François Cirelli :

a relevé que Gaz de France se situait à un moment crucial de son évolution, déterminant pour l'avenir des 53.000 collaborateurs de l'entreprise. Tout en rappelant que l'environnement économique avait profondément évolué depuis 2004, notamment du fait de la fin du monopole de fourniture dont bénéficiait Gaz de France, il a souligné que le droit communautaire obligeait l'entreprise à filialiser ses activités de gestionnaire des réseaux de distribution et à mettre fin à la facturation commune de l'électricité et du gaz.

Après avoir rappelé le mouvement de convergence entre l'électricité et le gaz, il a estimé que la concentration des énergéticiens répondait à la nécessité de disposer de moyens financiers importants pour procéder aux investissements de production. A titre d'exemple, la construction d'un terminal méthanier nécessite un montant de 500 millions d'euros. Il est en outre impératif de renforcer la sécurité d'approvisionnement du pays, notamment face au poids déterminant des producteurs. Enfin, une très grande majorité de clients souhaitait disposer d'un seul fournisseur pour l'électricité et le gaz.

Puis M. Jean-François Cirelli a indiqué que le projet de fusion avec Suez présentait de nombreux avantages industriels en raison des complémentarités entre les deux entreprises. La réalisation de ce projet permettra de constituer le premier gazier européen, disposant de 20 % de la fourniture de gaz en Europe, et de renforcer son pouvoir de négociation face aux pays producteurs. La nouvelle entité sera également le numéro un mondial du GNL, bénéficiant de positions dans des terminaux méthaniers situés dans le monde entier. Or, le marché du GNL connaît une croissance de 7 % par an et le renforcement de cette filière permet de fortifier l'indépendance énergétique.

Il a ensuite souligné que Gaz de France était contraint de proposer des offres de fourniture électrique à ses clients pour répondre à leurs demandes. Or, l'entreprise ne pourra renforcer ses possibilités d'action dans ce domaine que par un rapprochement avec Suez, qui est l'un des premiers électriciens en Europe.

Il a ensuite précisé que l'annonce de la privatisation de Gaz de France n'avait pas suscité de grèves importantes au sein de l'entreprise, mais avait révélé un besoin de dialogue avec les salariés du groupe. La principale inquiétude des salariés réside dans la réforme profonde des services communs de distribution, celle-ci répondant à une obligation fixée par les directives européennes qui imposent la neutralité du gestionnaire de réseaux par rapport aux entreprises commercialisant l'énergie. Toutefois, sur ce sujet, qui est indépendant du projet de fusion, EDF et Gaz de France entendent conserver un réseau technique commun.

En conclusion, M. Jean-François Cirelli a souligné que ce projet était de nature à constituer un grand acteur incontournable du secteur de l'énergie en Europe et serait profitable tant aux consommateurs qu'à l'aménagement du territoire.

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