En réponse à ces interventions, M. Gérard Mestrallet a apporté les précisions suivantes :
- quand l'Union européenne a décidé, il y a dix ans, de lancer le mouvement de libéralisation des marchés de l'énergie, les autorités communautaires estimaient que la concurrence favoriserait une baisse des prix ;
- l'expérience de libéralisation menée dans le secteur des télécommunications est, à cet égard, positive ;
- toutefois, l'électricité est un produit spécifique non stockable et pour lequel l'offre et la demande doivent être constamment en équilibre ;
- les coûts de production de l'électricité ont fortement augmenté en raison de la hausse du prix des combustibles fossiles et des obligations liées à l'application du protocole de Kyoto ;
- les pays européens n'ont pas suffisamment investi dans les moyens de production et se sont reposés sur le parc nucléaire français, qui était surdimensionné il y a quinze ans et qui est aujourd'hui insuffisant compte tenu de la croissance de la consommation électrique en Europe ;
- la France a également besoin de développer à court terme ses capacités de production électrique, notamment grâce aux centrales à gaz ;
- la concurrence profite aux consommateurs : Suez a ainsi conquis un grand nombre de marchés en France grâce à ses offres compétitives ;
- l'Etat italien a les moyens juridiques de bloquer les décisions d'actionnaires étrangers si Suez venait à entrer dans le capital d'ENEL, à l'instar de la situation vécue par EDF avec Edison ;
- ENEL ne s'intéresse qu'à Electrabel, qui lui permettrait d'obtenir une position stratégique au coeur de l'Europe sur le marché de l'électricité ;
- la fusion de Suez avec Gaz de France réduit considérablement les risques d'OPA hostile ;
- le nouveau groupe issu de la fusion restera une entreprise privée avec l'Etat comme actionnaire minoritaire ;
- Suez n'a entamé aucune discussion avec ENEL. Il serait préférable de réaliser la fusion, puis d'envisager des partenariats équilibrés avec ENEL.