Répondant à M. Jean-Claude Peyronnet, Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, a expliqué qu'elle faisait sienne la culture du résultat, tout en ne la réduisant pas à une simple comptabilité statistique. Elle a ajouté que l'Observatoire national de la délinquance avait précisément pour rôle de livrer des analyses plus approfondies. En dépit des critiques sur l'outil statistique, elle a mis en avant la baisse continue de la délinquance, y compris des violences aux personnes depuis le mois d'août dernier, alors même que les victimes hésitent de moins en moins à signaler ce type d'infractions.
Elle a affirmé sa volonté de mettre plus de gendarmes sur le terrain, ceux-ci étant encore trop accaparés par des tâches administratives. En matière de pouvoir d'achat, elle a indiqué étudier la possibilité de permettre au conjoint d'un gendarme d'occuper un emploi administratif. En revanche, elle s'est interrogée sur la vocation des gendarmes à intervenir en milieu périurbain, ces zones pouvant relever de la police nationale.
Elle a ensuite répondu aux différentes craintes relatives à une disparition du statut militaire de la gendarmerie en affirmant son profond attachement à ce statut. Elle a jugé essentiel de maintenir un équilibre entre la condition de la gendarmerie et celle des autres armes, ainsi qu'entre la gendarmerie et la police nationale. Toutefois, elle a constaté que certaines contraintes étaient inhérentes au statut militaire et que les gendarmes qui ne les supporteraient plus pourraient en tirer les conséquences, le cas échéant en rejoignant la police nationale.
Répondant à M. Pierre Fauchon, elle a indiqué qu'il n'existait pas de consensus pour la création d'une police européenne sur le modèle du FBI américain, aucun pays européen n'étant demandeur. En revanche, elle a placé de nombreux espoirs dans la mutualisation des moyens et l'échange d'informations, en particulier dans la lutte contre les stupéfiants.