Intervention de Franck Riboud

Mission commune d'information sur la notion de centre de décision économique et les conséquences qui s'attachent, dans ce domaine à l'attractivité du territoire national — Réunion du 31 janvier 2007 : 1ère réunion
Audition de M. Franck Riboud président-directeur général du groupe danone sa

Franck Riboud :

a commencé par répondre à la question relative à la nationalité des entreprises, en estimant que ce concept ne lui paraissait plus pertinent, y compris pour une entreprise dite « française » comme le groupe Danone, dont il a d'ailleurs fait remarquer que le nom était d'origine espagnole. Il a, en effet, considéré que vouloir imposer ce concept de nationalité serait contraire au respect dû à chacun des 90.000 collaborateurs du groupe dont seuls 12.000 travaillent en France -contre plus de 30.000 en Chine- et dont 60 % de l'encadrement n'est pas d'origine française (même si les Français demeurent majoritaires au comité exécutif du groupe). En revanche, il a fait valoir que si le concept de nationalité n'était pas adapté à un groupe mondial, celui de culture de l'entreprise revêtait, pour sa part, une importance toute particulière. Définissant la culture d'une entreprise comme l'ensemble des valeurs régissant la vie du groupe, il a considéré que celles du groupe Danone étaient incontestablement marquées par une certaine latinité qui, du fait de l'origine française de l'entreprise, se traduisait par une manière d'aborder les problèmes différente de celle qui prévaut, par exemple, dans le monde anglo-saxon. De surcroît, il a considéré que cet ancrage culturel fort était un avantage compétitif pour le groupe Danone, qu'il convenait de défendre.

En outre, il a estimé qu'il était tout à fait convaincu de la nécessité, pour les pouvoirs publics, d'agir afin d'attirer les centres de décision économique en France, estimant d'ailleurs que certains États, en apparence plus libéraux, mobilisaient eux aussi les outils dont ils disposaient pour maintenir ou attirer ces centres sur leur territoire. Il a ainsi pris l'exemple du Royaume-Uni qui a pu accepter ou faciliter des opérations dans le domaine de la finance dès lors qu'était respectée la condition expresse de localisation des activités à Londres. Dans cette compétition pour l'attrait des centres de décision, il a d'ailleurs considéré que la France disposait de réels atouts, comme l'attestait le fait qu'elle dispose de champions dans à peu près tous les secteurs d'activité.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion