Intervention de Michèle Alliot-Marie

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 21 décembre 2010 : 1ère réunion
Audition de Mme Michèle Alliot-marie ministre d'etat ministre des affaires étrangères et européennes

Michèle Alliot-Marie, ministre d'Etat :

J'ai toujours eu la même position sur la RGPP : oui à un meilleur fonctionnement, non au rabotage budgétaire. Je continuerai à me battre d'autant que ce ministère a entrepris cet effort plus tôt, avec l'accord des ministres successifs. La négociation budgétaire est défavorable au ministère de la diplomatie parce qu'il discutait sur la base des échanges déjà menés par les directions avec la direction du budget qui constituaient déjà un socle revu à la baisse. J'ai demandé une analyse des décisions intervenues, notamment pour les petits postes. Nous saurons alors ce qui va et ce qui ne va pas.

Le ministre n'est-il pas assez présent dans les postes ? J'ai bien l'intention de me déplacer. Au demeurant, la diplomatie d'influence, c'est d'aller à l'étranger.

Il serait important d'avoir, comme nous avons une conférence nationale, des conférences régionales des ambassadeurs, où ils pourraient, si possible avec le ministre, débattre de l'analyse et de la stratégie. Restera à définir les régions.

J'ai appuyé publiquement la réintégration au commandement intégré de l'OTAN. Je rappelle que nous avons fait partie du commandement intégré entre 1958 et 1966, sous le général de Gaulle, et que nous en sommes partis pour pouvoir développer notre force de dissuasion nucléaire en toute indépendance -mais nous avons toujours appartenu à l'alliance. Nous avions envisagé d'y revenir en 1995. Pourquoi ? L'OTAN, en 2003, a élargi ses missions au-delà de l'Atlantique nord, ce qui lui a sans doute permis de survivre ; elle est aujourd'hui en Afghanistan et, compte tenu de ses missions, il importe de participer à la planification de l'engagement de nos propres militaires. Si la décision de la France de reprendre pleinement sa place à l'OTAN est mal perçue, je l'expliquerai, mais je n'en ai pas eu l'impression lorsque j'ai rencontré les ministres des affaires étrangères des Emirats arabes unis ou du Koweit, non plus qu'avec l'émir du Qatar.

Le référendum au Soudan était prévu par les accords de paix inter-soudanais. Quand je suis arrivée au ministère j'ai soulevé la même question que vous. La situation des pays n'est pas la même ; le Soudan connaissait un état quasi permanent de combat alors que la Côte d'Ivoire était calme ces dernières années. Je crois important de donner au nord comme au sud des perspectives positives pour l'après-référendum. J'ai suggéré un recensement des créances européennes en vue d'une remise des dettes pour que le nord parte sur des basses assainies. La priorité pour le sud est de l'aider à créer un Etat, et nous possédons une expertise. Quant au Darfour, il n'y a pas de solution militaire.

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