J'aimerais vous remercier pour vous dire : enfin un rapport exhaustif sur le collège. Depuis 1975 c'est la première fois qu'on sort d'une situation préjudiciable de non-choix : le positionnement du collège dès l'origine n'est pas clair et la loi n'avait pas tranché entre le prolongement de l'enseignement primaire et la préparation du lycée et du baccalauréat. Dans la pratique, le collège était transformé en premier cycle du lycée comme en témoigne symboliquement la dénomination même de la première année de collège : la 6e, c'est-à-dire la 6e classe avant le baccalauréat. L'avantage du socle commun, c'est qu'il couvre toute la scolarité obligatoire de 6 à 16 ans et propose un cadre dans lequel il faut travailler à concilier une progression harmonisée des élèves et des différences de rythmes d'apprentissage. Les élèves les plus en difficultés en 6e sont ceux qui étaient déjà en difficulté au cours préparatoire (CP). J'attire l'attention sur le cas particulier des élèves qui ne pratiquent pas le français dans leur famille, hors de la classe. Leur scolarité est dès l'origine très perturbée dans le système actuel. Il faut impérativement prendre en compte cette problématique spécifique. Enfin la conclusion majeure que je tire de votre rapport c'est qu'il faut renoncer à la récente réforme de la mastérisation qui recentre davantage encore la formation des enseignants sur le pur disciplinaire.