Intervention de Benoît Huré

Commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire — Réunion du 22 juin 2011 : 2ème réunion
Audition de M. Emmanuel Berthier délégué interministériel à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale

Photo de Benoît HuréBenoît Huré :

Les infrastructures de transport sont un préalable nécessaire au renouveau des territoires, mais pas suffisant. Je crois qu'à condition d'avoir une vision globale, on peut réaliser des travaux par étapes, qui améliorent la vie des populations et rendent le territoire attractif. Dans mon département, l'autoroute a été construite avec les financements de l'État et de la région, mais le conseil général y a également investi 15 millions d'euros sur quinze ans. L'aménagement du territoire est une question de moyens, certes, mais doit aussi être porté par une volonté locale.

L'esprit et la pratique des zones de revitalisation rurale méritent d'être amplifiés. Les périmètres sont peut-être à revoir. Mais surtout, il faut s'engager dans une spirale inverse, qui soit positive, et notamment gagner la bataille de la démographie. Pour cela, on a besoin de logements de qualité, que ce soit en locatif ou en accession à la propriété, et de davantage de pôles de services publics. On peut accepter un éloignement du point de présence postale, mais il faut se battre pour la halte garderie ou la crèche.

Nous devons être plus vertueux pour la péréquation verticale et horizontale. Le différentiel entre la dotation globale de fonctionnement par habitant urbaine et celle rurale ne se justifie plus : il devrait être inverse. Je salue la politique du gouvernement, qui a gelé les dotations aux collectivités territoriales, sauf les dotations de solidarité rurales et urbaines. Il nous faut poursuivre le chantier de la péréquation de la richesse économique. Nous observons un décrochage des territoires, avec une concentration des richesses dans les métropoles.

L'histoire de l'aménagement du territoire montre que nous n'avons pas tout à attendre de l'État. Mais il faut donner un minimum de moyens à la gouvernance locale. La situation n'est pas désespérée, nous avons des outils, à commencer par le numérique.

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