Intervention de Jean-Yves Grandidier

Mission commune d'information sur la sécurité d'approvisionnement électrique de la France et les moyens de la préserver — Réunion du 15 février 2007 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-Yves Grandidier vice-président du syndicat des énergies renouvelables ser

Jean-Yves Grandidier :

A titre liminaire, M. Jean-Yves Grandidier a effectué une brève présentation du syndicat des énergies renouvelables (SER), soulignant que, composé de 250 adhérents, dont environ 160 producteurs d'énergie éolienne, il jouait un rôle d'interlocuteur avec les pouvoirs publics dans le secteur des énergies renouvelables (ENR). Il a par ailleurs indiqué qu'à titre personnel, outre la vice-présidence du SER, il occupait également la présidence du syndicat France Energie Eolienne (FEE), qui rassemble en son sein l'ensemble de la filière éolienne.

Puis, évoquant les perspectives de développement des ENR en France, M. Jean-Yves Grandidier a relevé que la programmation pluriannuelle des investissements (PPI) de production électrique, qui couvre la période 2005-2015, prévoyait une augmentation substantielle de la part des ENR dans le « bouquet » énergétique français. Il a précisé que l'éolien pourrait représenter 14 500 mégawatts (MW) de puissance installée en 2010 et 18 000 en 2015, et jugé prometteur le développement de la filière photovoltaïque en raison de sa rentabilité croissante, remarquant au passage que la production d'électricité d'origine solaire en Allemagne avait, au cours de la seule année 2004, augmenté de 400 MW. En revanche, il a estimé que l'électricité issue de la biomasse atteindrait rapidement son maximum en raison des autres usages potentiels de celle-ci, notamment pour les réseaux de chaleur.

Tout en indiquant que la France avait, au cours des dix dernières années, accumulé un retard important dans le développement de la filière éolienne par rapport à l'Espagne et à l'Allemagne, il a affirmé qu'il était peu probable que les objectifs en matière d'éolien fixés pour 2010 par la PPI soient atteints (trois quarts de la production d'ENR), estimant en revanche qu'ils pourraient l'être à l'horizon 2015 (deux tiers). Après avoir jugé nécessaire d'alléger les contraintes administratives pour l'installation d'éoliennes en France, il a déploré la baisse du nombre de permis de construire délivrés entre 2005 et 2006. Cette évolution est liée aux servitudes existant dans le périmètre des radars météorologiques et militaires, qui freinent le développement des éoliennes, et à l'application anticipée dans certains départements du dispositif des zones de développement de l'éolien (ZDE), créé par la loi du 13 juillet 2005.

Observant la situation de la production d'énergie éolienne dans d'autres pays, M. Jean-Yves Grandidier a mis en évidence l'avance de l'Allemagne et de l'Espagne, les deux premiers producteurs mondiaux avec 20 622 MW et 11 615 MW de puissance installée, suivis de près par les Etats-Unis avec une puissance de 11 603 MW, la France se situant à la dixième place. Puis, ayant fait remarquer que la production d'électricité d'origine éolienne par habitant au Danemark était la plus élevée au monde, avec une puissance installée totale de 3 136 MW, il a indiqué qu'entre 2005 et 2006, la production mondiale d'électricité éolienne avait progressé de 25 % et que la France avait doublé son parc de production éolien.

Un large débat a suivi cette intervention.

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