Intervention de Jacques Gautier

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 3 novembre 2009 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2010 — Audition du général jean-paul paloméros chef d'état-major de l'armée de l'air

Photo de Jacques GautierJacques Gautier :

a interrogé le général Paloméros sur la mise en place des pod Damocles, ainsi que sur l'éventualité d'équiper la dernière tranche du Rafale d'un réacteur de neuf tonnes de poussée, envisagé pour la commande éventuelle de Rafale par les Emirats Arabes Unis. Il a également demandé ce qui remplacera les drones Harfang déployés en Afghanistan et, à un horizon plus lointain, quel était l'avenir du projet d'EADS pour un « advanced UAV ». Enfin, il a souhaité savoir si la livraison de simulateurs pour l'avion A400M était prévue.

En réponse, le général Paloméros a indiqué que, s'agissant de l'Europe de la défense, les principales actions marquantes étaient tout d'abord la formation commune des pilotes de chasse avec la Belgique qui témoignait d'une véritable volonté d'avancer ensemble. Le projet « eurotraining » avait du reste été pris en compte par l'AED. Il a mentionné ensuite le transport aérien, avec le projet d'un commandement européen d'une flotte mutualisée EATC (European Air Transport Command) avec les Allemands, les Belges et les Hollandais. Les procédures sont d'ores et déjà définies et cela représentera une avancée concrète dans le domaine du transport aérien, au moment où cela sera le plus utile. Troisièmement, les drones doivent constituer un enjeu de la coopération européenne tant il lui a semblé dramatique que l'industrie européenne passe au travers de cette capacité. Sans rabâcher l'histoire, le risque existe que, à l'horizon 2020, l'Europe soit absente de ce type d'équipements. Il y a donc là un tournant historique à ne pas rater. Il a insisté sur le fait que le système de drone, dit intérimaire, était très performant et avait permis d'acquérir une capacité essentielle pour le théâtre afghan. Il est donc indispensable de garantir l'avenir de ce système et se donner aussi des perspectives lointaines. Il faut pour cela un groupe de pays pionniers. Il a cité ensuite le cas des Italiens qui ont acheté douze drones Predator (six de type A et six de type B Reaper). Même si les besoins opérationnels sont fixés à 2017, c'est maintenant qu'il faut investir et l'industrie doit se mettre en ordre de marche pour cela.

A cet égard, M. Jacques Gautier a indiqué que les 150 millions d'euros de la LPM n'étaient pas suffisants.

Le général Paloméros a répondu en indiquant qu'une LPM devait vivre et évoluer au fil du retour d'expérience.

Concernant le futur avion KC 390 d'Embraer, il a indiqué que, sans que cela ne remette en cause la polyvalence de l'A400M, il existait des besoins plus précis et plus ponctuels qu'il restait souhaitable de satisfaire avec des solutions moins onéreuses. Or, le KC 390 d'Embraer pourrait très bien représenter une alternative au remplacement de la flotte C130 à l'horizon 2020. Cela méritait d'être considéré, d'autant plus s'il s'agissait d'un authentique projet franco-brésilien.

S'agissant de l'impact de l'exportation sur la chaîne de production du Rafale, il a indiqué que, dans ce cas, Dassault serait certainement en mesure d'accroître les cadences de fabrication. Il a également précisé que, à ce stade, il n'était prévu par personne que la France reprenne les Mirage 2000-9 et que l'armée de l'air était au contraire très mobilisée sur la modernisation des Mirage 2000-D. Il a encore indiqué que la participation à l'export de l'armée de l'air était une mission à part entière. Quand on présente le Rafale, on montre qu'on en est fier et qu'on le déploie au combat en Afghanistan.

Il a déclaré que le départ des forces armées françaises et espagnoles de la base de Manas avait pour origine un différend diplomatique, dont il ignorait les éléments.

S'agissant du pod Damocles, il a précisé que celui-ci ne pouvait être utilisé que par beau temps, puisqu'il utilisait un laser et qu'il ne fallait donc pas sacrifier les autres capacités.

Il a déploré le fait que les simulateurs d'A400M, comme tous les simulateurs, n'arriveront vraisemblablement que bien après les équipements. Il a souligné le fait qu'il ne fallait pas faire de mauvaises économies sur ces dépenses là.

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