Vous savez que la fusion de Veolia et de Transdev avait été initiée par le précédent directeur général de Transdev qui m'avait convaincu que ce projet pouvait être utile à Transdev et à son développement puisque cette société n'atteignait pas la taille critique.
Depuis, la nouvelle société a enregistré de très mauvaises surprises à l'international, au Maroc et en Allemagne par exemple, et le contexte économique est effectivement beaucoup plus mauvais qu'au moment de la fusion.
J'ai deux certitudes :
- la Caisse des dépôts se considère comme comptable de l'avenir de cette société et elle ne se désengagera pas de Transdev quoi qu'il arrive ;
- le niveau de profitabilité de la société sera en 2011 beaucoup plus réduit que ce qui était escompté et donc nous n'aurons dans l'avenir que des bonnes surprises ! J'aurai à coeur de préserver la qualité des relations avec les collectivités et la qualité de service pour conserver le capital de confiance de Transdev.
La Caisse des dépôts n'a absolument pas l'intention de se désengager du transport public.
Sur la dualité entre banque de dépôt et banque d'investissement, il est vrai qu'en cas de crise financière, cette fusion de deux activités fait craindre aux particuliers qu'ils ne retrouvent pas leurs dépôts. Au-delà même des explications sophistiquées, je ne suis pas convaincu qu'il soit forcément nécessaire de militer pour le maintien de la fusion entre banque d'investissement et banque de dépôt. L'idée qu'on puisse séparer le risque encouru par les particuliers lorsqu'ils déposent leurs économies dans un établissement, du risque encouru par des investisseurs avisés ne me choque pas, bien au contraire. Mais il faut être conscient que la réduction de la taille du bilan de toutes les banques qui va résulter de l'application de Bâle III va déjà être néfaste à la croissance économique. Le volume des prêts consenti à l'économie sera en très forte réduction dans les années à venir. Donc même si on peut être d'accord avec le principe de la séparation des banques d'investissement et des banques de dépôt des particuliers, une période de transition semble nécessaire pour éviter le risque d'un effet dépressif sur l'économie.