Mes remarques portent sur la proposition de résolution européenne présentée par Jean Bizet.
En matière de contractualisation, j'étais sceptique lors de l'examen du projet de loi de modernisation agricole et de la pêche. Je le demeure. Les auditions de la semaine dernière ont bien montré qu'il ne fallait pas en attendre un miracle.
Certes, la généralisation de la contractualisation dans l'Union serait un progrès. Mais cela ne suffira pas à unir l'agriculture européenne. Aujourd'hui, c'est région contre région. Il faut ajouter à cela l'ouverture de l'Europe à des importations qui déstabilisent le marché et permettent à la grande distribution de tirer les prix vers le bas.
Je suis aussi sceptique quant à la capacité de rétablir le pouvoir de négociation des producteurs vis-à-vis des transformateurs. Il ne faut pas se leurrer. L'extrême périssabilité du lait brut place les producteurs dans une dépendance naturelle.
Je crois surtout que, en se résignant à la fin des quotas en 2015, on s'interdit de réellement stabiliser ce marché du lait. Les batailles perdues d'avance sont celles qu'on ne mène pas. En supprimant les quotas, on désorganise le marché très particulier du lait. Toutes les autres mesures que vous imaginerez ne seront que des rustines inefficaces.
A propos du maintien de mécanismes d'intervention forts, je suis d'accord. En revanche, j'estime que les marchés à terme sont nocifs. En matière d'étiquetage, il faut avancer tout de suite, même si ce n'est qu'à l'échelon national.
Enfin, je crois que les DPU doivent être profondément réformés en les plafonnant et en liant encore plus leur versement au respect de l'environnement. Il faut cesser en particulier d'encourager par ce biais la culture du maïs.
Mon groupe proposera plusieurs amendements. Mais je crains qu'il en faille beaucoup pour rendre cette proposition de résolution acceptable.