a souhaité que soit rapidement présenté le comité permanent amiante (CPA), en particulier les conditions de son installation, son rôle et son organisation. Il a voulu connaître l'avis de l'intervenant sur la part de responsabilité du CPA dans le retard pris par les autorités françaises pour interdire l'amiante.
Le Dr Patrick Brochard a indiqué qu'à la demande du professeur Bignon, il avait participé aux travaux du CPA à partir de 1985, alors qu'il était jeune chef de clinique. Il a précisé que le rôle des scientifiques qui y siégeaient, lui-même étant chargé de la médecine du travail, consistait à fournir des informations sur l'état des connaissances relatives à l'amiante au cours des années 1985 à 1995. Il a tenu à souligner que son intervention était limitée à la partie épidémiologique du dossier. Il a rappelé que toutes les formes d'amiante avaient été reconnues comme un agent cancérogène par le Centre international de recherches sur le cancer (CIRC) à partir de 1977, et que la France avait eu le choix entre continuer à utiliser l'amiante ou y renoncer. Il a indiqué que la décision prise à l'époque était, faute de produit de substitution, de continuer à utiliser l'amiante en protégeant les professionnels au contact de ce matériau, comme cela se pratique pour beaucoup d'autres agents cancérogènes utilisés, en particulier les radiations ionisantes. Il a noté que la question posée aux scientifiques du CPA visait à connaître la possibilité de fixer une valeur limite d'exposition acceptable à l'amiante, mais que le CPA n'avait jamais cherché à remettre en cause le caractère cancérogène de ce produit. Il a ainsi mis en évidence le rôle de veille joué par les scientifiques au sein du CPA et a précisé que son intervention au sein de celui-ci n'avait jamais eu de caractère décisionnel. Il a cependant jugé, avec le recul, que le CPA n'aurait jamais dû exister.
a souhaité obtenir des précisions complémentaires sur le rôle exact du CPA.