Intervention de Paul Blanc

Mission commune d'information sur le bilan et les conséquences de la contamination par l'amiante — Réunion du 9 mars 2005 : 1ère réunion
Audition du dr patrick brochard chef du service de médecine du travail et de pathologie professionnelle au chu de bordeaux professeur des universités en épidémiologie économie de la santé et prévention à l'université victor segalen-bordeaux ii

Photo de Paul BlancPaul Blanc, président :

a souhaité que soit rapidement présenté le comité permanent amiante (CPA), en particulier les conditions de son installation, son rôle et son organisation. Il a voulu connaître l'avis de l'intervenant sur la part de responsabilité du CPA dans le retard pris par les autorités françaises pour interdire l'amiante.

Le Dr Patrick Brochard a indiqué qu'à la demande du professeur Bignon, il avait participé aux travaux du CPA à partir de 1985, alors qu'il était jeune chef de clinique. Il a précisé que le rôle des scientifiques qui y siégeaient, lui-même étant chargé de la médecine du travail, consistait à fournir des informations sur l'état des connaissances relatives à l'amiante au cours des années 1985 à 1995. Il a tenu à souligner que son intervention était limitée à la partie épidémiologique du dossier. Il a rappelé que toutes les formes d'amiante avaient été reconnues comme un agent cancérogène par le Centre international de recherches sur le cancer (CIRC) à partir de 1977, et que la France avait eu le choix entre continuer à utiliser l'amiante ou y renoncer. Il a indiqué que la décision prise à l'époque était, faute de produit de substitution, de continuer à utiliser l'amiante en protégeant les professionnels au contact de ce matériau, comme cela se pratique pour beaucoup d'autres agents cancérogènes utilisés, en particulier les radiations ionisantes. Il a noté que la question posée aux scientifiques du CPA visait à connaître la possibilité de fixer une valeur limite d'exposition acceptable à l'amiante, mais que le CPA n'avait jamais cherché à remettre en cause le caractère cancérogène de ce produit. Il a ainsi mis en évidence le rôle de veille joué par les scientifiques au sein du CPA et a précisé que son intervention au sein de celui-ci n'avait jamais eu de caractère décisionnel. Il a cependant jugé, avec le recul, que le CPA n'aurait jamais dû exister.

a souhaité obtenir des précisions complémentaires sur le rôle exact du CPA.

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