Intervention de Jean-François Cirelli

Commission des affaires économiques — Réunion du 8 juillet 2008 : 1ère réunion
Énergie — Audition de Mm. Gérard Mestrallet président-directeur général de suez et jean-françois cirelli président-directeur général de gaz de france

Jean-François Cirelli :

Président-directeur général de Gaz de France, a indiqué que le projet de fusion GDF/Suez reposait sur une ambition industrielle, une ambition sociale et le maintien de missions de service public.

La raison d'être de cette fusion est un projet industriel ambitieux, puisque le programme d'investissements du nouveau groupe sera exceptionnellement important, s'élevant à 10 milliards d'euros par an pour les trois prochaines années. Le groupe devra définir une politique résolument tournée vers l'innovation et les services pour compenser la baisse de son chiffre d'affaires en France et en Belgique qu'entraîneront les économies d'énergie. Les priorités du nouveau groupe porteront sur l'approvisionnement en gaz, les infrastructures et la production d'électricité.

Les 10 milliards d'investissements annuels se répartiront dans les cinq secteurs suivants :

- entre 1 et 1,5 milliard d'euros pour la branche énergie en France afin d'augmenter, à terme, de 5 gigawatts la production électrique du groupe ;

- entre 4 et 4,5 milliards d'euros par an sur le marché européen afin d'avoir une capacité de production de 100 gigawatts ;

- entre 1 et 1,5 milliard d'euros consacrés au développement du gaz naturel liquéfié (GNL) pour sécuriser l'approvisionnement des 22 millions de clients du groupe ;

- entre 1 et 1,5 milliard d'euros pour le renouvellement et la construction de nouvelles infrastructures ;

- entre 300 et 500 millions d'euros pour la branche énergétique, qui concerne notamment les projets « biomasse » et « biogaz ».

Puis M. Jean-François Cirelli a précisé que le projet de fusion s'accompagnait d'une forte ambition sociale. Rappelant que le nouveau groupe comptera 130.000 collaborateurs dans le secteur de l'énergie et 62.000 dans le secteur de l'environnement, il a souligné que le groupe était confronté au double défi du renouvellement du personnel et de la transmission des compétences entre les anciennes et nouvelles générations. Faisant valoir, d'une part, le fort taux de renouvellement du personnel, avoisinant les 8 à 9.000 personnes par an, et, d'autre part, la quasi absence de doublons entre les services de Suez et de GDF, dont témoignent les récentes conclusions d'un rapport du cabinet d'expertise comptable Secafi alpha, il a précisé que le nouveau groupe ne mettra pas en place de plan social. La direction de Gaz de France a d'ailleurs pris l'engagement devant son comité d'entreprise et les organisations syndicales représentatives de ne procéder à aucun licenciement lors de la fusion, de favoriser l'accompagnement des salariés qui seraient amenés à changer d'emploi ou de lieu de travail et de mettre en place des comités de suivi.

Enfin, Jean-François Cirelli a indiqué que le nouveau groupe n'abandonnerait pas ses missions traditionnelles en matière de service public. Après avoir mentionné qu'un nouveau contrat dans ce domaine était en cours de préparation avec l'Etat, il a constaté que la situation des clients les plus démunis, la sécurité des infrastructures et la protection de l'environnement demeureraient des thématiques fortes pour le groupe.

Rappelant que la Commission européenne avait réalisé une enquête approfondie sur la fusion GDF/Suez dans le cadre de son pouvoir de contrôle des opérations de concentration, il a estimé que le groupe avait répondu aux attentes bruxelloises.

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