Intervention de Josselin de Rohan

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 27 avril 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Ange Mancini coordonnateur national du renseignement

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan, président :

Nous recevons cet après-midi M. Ange Mancini, qui vient de prendre il y a quelques semaines ses fonctions de coordonnateur national du renseignement, à la suite du premier titulaire de ce poste, l'ambassadeur Bernard Bajolet.

Il est accompagné du général Christophe Gomart, adjoint au coordonnateur depuis près de trois ans.

Comme vous le savez, M. Mancini a effectué la plus grande partie de sa carrière dans la police nationale où il a traité avec succès de nombreuses affaires liées au grand banditisme et au terrorisme. Il a notamment dirigé le RAID à la création de cette unité, de 1985 à 1990. Il a exercé d'importantes responsabilités au sein de la police judiciaire, avant d'intégrer le corps préfectoral il y a une dizaine d'années.

La création d'un coordonnateur national du renseignement figurait parmi les orientations arrêtées par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale en 2008.

Je rappelle que l'un des traits marquants du Livre blanc résidait dans l'accentuation du rôle du renseignement, avec l'identification d'une fonction stratégique à part entière, « connaissance et anticipation », justifiant un effort prioritaire.

C'est dans ce cadre qu'ont été arrêtées une série de mesures qui ont sensiblement modifié le paysage français du renseignement au cours des trois dernières années, que ce soit des mesures budgétaires ou des réformes de structure.

Le renseignement intérieur a été réorganisé, la nouvelle DCRI ayant repris les attributions de la DST et une partie de celles des renseignements généraux.

Le pilotage politique des services de renseignement a été renforcé et clairement placé sous l'autorité du Président de la République.

Un Conseil national du renseignement (CNR), formation spécialisée du Conseil de défense et de sécurité nationale, qui est présidé par le Chef de l'Etat, est désormais chargé de définir les orientations stratégiques et les priorités en matière de renseignement, ainsi que d'établir la planification des moyens humains et techniques des services spécialisés.

La création du coordonnateur national du renseignement, en juillet 2008, procède du même esprit. Placé à la Présidence de la République, il doit assurer la mise en oeuvre et le suivi des décisions du CNR. Il établit la liaison entre le Président et les services et doit coordonner l'action de ces derniers.

Cette coordination est d'ailleurs une réalité de plus en plus marquée, notamment en raison de la globalité de menaces comme le terrorisme, qui abolit la frontière entre le renseignement extérieur et le renseignement intérieur.

Je remercie vivement M. Mancini d'avoir bien voulu venir devant notre commission aujourd'hui, alors qu'il inaugure ses nouvelles fonctions.

Nous souhaiterions que vous puissiez évoquer les principaux objectifs qui vous ont été fixés par le Président de la République dans le cadre de votre mission.

Au vu du contexte international et de sécurité actuel, les priorités assignées à nos services de renseignement seront-elles infléchies ?

Sur le plan de l'organisation, comment doit-on évaluer les réformes mises en oeuvre depuis trois ans ? Quels sont les points forts, quels sont les axes d'amélioration, faut-il envisager des ajustements ?

Enfin, vous nous direz certainement comment vous concevez la fonction de coordonnateur qui vient de vous être confiée et qui a, me semble-t-il, démontré toute sa pertinence depuis 2008.

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