Nous sommes une chaîne franco-allemande, mais destinée, il est vrai, à un public européen, car telle est la réalité géographique.
Sur le plan de la fabrication, il est passionnant de travailler à deux, mais c'est déjà beaucoup. Il faut souvent creuser pour comprendre les différences et rapprocher les points de vue. Cela demande du temps. Et puis, songez que c'est une seule personne, à Strasbourg, qui s'occupe de la programmation pour la France et pour l'Allemagne. C'est lourd. Même au bout de vingt ans, ce partenariat reste un work in progress.
Sur le plan de la diffusion, le temps des pylônes hertzien est derrière nous. Nous ne sommes plus tenus par ces besoins lourds, car mieux vaut concevoir sur Internet, pour appuyer, de surcroît, la diffusion internationale. D'où cette stratégie qui tend à appuyer la création d'une série de petites chaînes adaptées à la spécificité de chaque pays, autour d'une colonne vertébrale unique : c'est ce que le numérique rend possible.
Oui, madame Morin-Desailly, mon prédécesseur avait fait des tentatives pour élargir le partenariat vers l'Espagne, vers l'Italie. Le blocage a été, à chaque fois, financier. Les services publics de nos voisins n'ont pas les épaules assez larges. Développer sur Internet est moins coûteux, plus facile : ce peut être la solution.