a insisté sur le fait que RFI cumulait des déficits financiers, mais également des déficits d'audience. En effet, si RFI est reconnue comme une grande radio internationale à l'expertise incontestée, elle a longtemps été gérée sur la base d'un postulat erroné, à savoir que la station continuait d'être écoutée partout et par tous.
Or la réalité des chiffres doit conduire RFI à se ressaisir très rapidement et à prendre conscience de l'évolution de l'environnement international, hautement concurrentiel, dans lequel elle évolue. En l'espace de quatre ans, de 2004 à 2008, la radio a en effet perdu 8,4 millions d'auditeurs réguliers. Cette baisse est d'autant plus préoccupante que la démographie mondiale a connu, sur la même période, un bond de 8,7 %.
Les parts de marché de RFI dans la plupart des grandes régions du monde se sont ainsi considérablement érodées. Ses défauts de compétitivité ne tiennent pourtant pas à son statut de société nationale de programme puisque ses principaux concurrents, la BBC et la Deutsche Welle, sont également des entreprises publiques. En 2008, la part de marché globale de RFI était descendue en dessous de la barre symbolique de 1 %, pour n'atteindre que 0,75 %.
a relevé que, même en Afrique francophone, RFI est en perte de vitesse significative. Si le nombre de ses auditeurs y a légèrement augmenté en valeur absolue, sa part de marché est passée de 19,3 % en 2004 à 17,2 % en 2008, alors que la zone connaissait dans le même temps une croissance démographique de 14,7 %. Le constat est identique pour la grande majorité des zones géographiques couvertes par RFI, tant en Amérique du Nord et du Sud qu'au Proche et Moyen-Orient ou en Europe. Seule l'Afrique non francophone présente un maintien de l'audience de RFI à un niveau stable.
Les performances décevantes de RFI en termes de parts de marché traduisent l'incapacité structurelle de la station à s'adapter aux évolutions démographiques et géopolitiques de son environnement international. RFI accuse, en particulier, un retard significatif en matière de diffusion via les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Celles-ci ont produit une véritable révolution de l'accès à l'information au cours des quinze dernières années. Les faiblesses de RFI sont d'autant plus criantes que ses principaux concurrents jouissent d'un dynamisme exceptionnel, notamment la BBC qui continue de battre régulièrement des records d'audience. La station radiophonique britannique s'est appuyée notamment sur une politique d'adaptation de ses effectifs et de ses compétences aux besoins du marché : après avoir supprimé 7 400 postes en quatre ans, elle a procédé récemment à l'embauche de personnels en leur offrant une formation spécifique à l'usage des nouvelles technologies de l'information et de la communication.
a regretté que les rédactions de RFI en langues étrangères ne soient pas toujours coordonnées, sur le plan éditorial, avec la ligne suivie par la rédaction française. Elle a souligné, de plus, que le maintien de certaines rédactions en langues étrangères ne se justifie plus dès lors que celles-ci ne bénéficient plus que d'une audience presque nulle, comme c'est le cas en Allemagne.