Intervention de Josselin de Rohan

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 1er avril 2008 : 1ère réunion
Affaires étrangères — Audition de M. Bernard Kouchner ministre des affaires étrangères et européennes

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan, président :

s'est interrogé sur le lien que pourrait faire la diplomatie iranienne entre les sanctions adoptées à son encontre par la communauté internationale et sa capacité d'influence en Palestine, au Liban et en Afghanistan.

En réponse, M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, a apporté les précisions suivantes :

- l'armée turque s'est effectivement retirée du Nord de l'Irak, mais en cas de nouveaux attentats en Turquie, d'autres incursions ne sont pas à exclure ;

- l'attitude des Kurdes irakiens a sensiblement évolué à la suite de l'intervention turque en faveur de l'unité de l'Irak ; la Turquie joue un rôle incontournable au Moyen-Orient ;

- les Palestiniens se sont divisés au terme d'affrontements sanglants et sont donc seuls capables de prendre l'initiative d'une réconciliation ; la France est favorable à ce dialogue, mais elle n'a pas la possibilité de l'impulser ;

- les financements venant des pays européens, conformément aux engagements pris lors de la Conférence de Paris, permettent le paiement des salaires des Palestiniens : il s'agit là d'un facteur important de stabilité sociale ;

- une démarche commune des 27 Etats membres de l'Union serait de nature à peser sur la situation au Moyen-Orient ;

- le projet d'Union pour la Méditerranée, tel que validé par le dernier Conseil européen, doit encore être précisé et trouver un accord avec les pays partenaires ; ceux-ci sont invités au sommet du 13 juillet prochain.

- la France est intervenue régulièrement en faveur du jeune franco-palestinien incarcéré sans jugement depuis trois ans ;

- les capacités nucléaires effectives de l'Iran font l'objet de controverse parmi les experts, surtout après la publication du rapport des agences de renseignement américaines. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a apporté des indications préoccupantes. Les quatre résolutions successives adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU depuis 2005, dont trois ont imposé des sanctions économiques ciblées n'ont certes pas empêché l'Iran d'augmenter le nombre de ses centrifugeuses. Ces sanctions adoptées par les résolutions des Nations unies, avec l'accord de la Russie et de la Chine, ne porteront pleinement leurs effets qu'à moyen terme. De plus, Téhéran améliore sans cesse ses vecteurs, et les essais récents de missiles constituent un facteur d'inquiétude supplémentaire. La menace nucléaire iranienne existe donc bien . Mais la position de la communauté internationale comporte aussi une ouverture positive et il est opportun d'offrir à ce grand pays une autre voie pour conforter son rôle sur la scène internationale.

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