C'est bien volontiers que j'ai répondu à votre invitation. En effet, les arbitrages budgétaires ne sont pas encore rendus. La rentrée prochaine est importante, non seulement pour les familles des élèves mais, au-delà, pour tout le tissu économique auquel concourt l'agriculture et son enseignement, tissu qui embrasse de nombreux métiers tant en amont qu'en aval de la production : agro-alimentaire, commercialisation, hippisme, aménagement paysager, gestion de l'eau etc. De nombreuses filières ont été adaptées ou créées, ce qui garantit le taux élevé d'insertion professionnelle offert par cet enseignement ; en moyenne ce taux est de 85 % et de 92 % pour les bacheliers. Nous nous employons à préserver la réactivité de cet enseignement par un dialogue constant avec les professionnels.
La loi a fixé un rôle spécifique d'insertion socioprofessionnelle à cet enseignement en l'absence duquel, comme vous l'avez dit, monsieur le président, beaucoup de jeunes sombreraient dans l'échec scolaire. Dans nos discussions avec Bercy, nous mettons en avant nos priorités et nos fondamentaux et faisons valoir nos spécificités.
Cette rentrée 2010 sera marquée par la poursuite et le lancement de réformes que l'enseignement agricole mène avec la même détermination et le même calendrier que les autres enseignements : réforme de la voie professionnelle, réforme du lycée et mastérisation. En 2009 ont été mises en place les secondes professionnelles. A la prochaine rentrée, nous devons donc les poursuivre en première et, en même temps, prendre en compte les « doubles premières » : les secondes années du Brevet d'aptitude professionnelle agricole (BEPA) et ceux qui sortent de seconde. En attendant l'extinction du BEPA 2, nous aurons en première un double flux temporaire qui justifie que l'on maintienne des moyens en conséquence.
Pour la mastérisation, nous avons largement discuté avec les représentants des personnels en vue d'arriver au maximum d'efficacité et de souplesse et nous sommes parvenus maintenant à un dispositif, à mon avis, satisfaisant.
La réforme des lycées vise l'individualisation des parcours et c'est un objectif que nous approuvons. Son adoption, discutée avec l'éducation nationale, aura un impact sur nos modules.
Les conditions d'emploi pour la rentrée prochaine sont liées à la mastérisation. La mobilisation des marges techniques disponibles devrait couvrir les besoins. Nous finalisons les choses avec les directeurs régionaux de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt, nos « recteurs verts », afin que la rentrée se déroule dans les meilleures conditions. Il faut développer les synergies, les partenariats, avec pragmatisme. Les établissements ne sont pas inquiets. La réforme de la voie professionnelle a déjà amélioré le recrutement ; elle facilite notamment la poursuite des études. Il faudra en tirer les enseignements à la rentrée.