Intervention de Marion Zalay

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 22 juin 2010 : 1ère réunion
Audition de Mme Marion Zalay directrice générale de l'enseignement et de la recherche du ministère de l'alimentation de l'agriculture et de la pêche

Marion Zalay, directrice générale de l'enseignement et de la recherche :

L'enseignement agricole est une filière de progrès, porteuse d'emplois. L'École de Meymac et le lycée de Neuvic étaient géographiquement proches et proposaient une offre similaire. Les assises de l'enseignement agricole public ont insisté sur la méthodologie et l'ancrage territorial de l'offre de formation. Chaque directeur régional a été chargé d'élaborer un projet, autour de pôles de compétences, pour structurer l'offre régionale en favorisant les synergies, sans nécessairement fusionner. L'établissement valorise son point fort principal. Il s'agit de donner la main au terrain, afin d'éviter les redondances.

Nous sommes conscients du problème des contrats dix-douze ; pour la mastérisation, nous avons prévu des contrats douze-douze. M. Le Maire a engagé une négociation avec les différentes catégories de personnel pour réduire la précarité.

Il ne m'appartient pas de commenter les propos du Premier ministre, mais M. Le Maire a confirmé que l'enseignement agricole était une priorité, y compris dans la discussion budgétaire. Je le vérifie tous les jours dans les discussions techniques avec Bercy ! À la suite des difficultés apparues lors des deux derniers exercices budgétaires, un arbitrage a été sollicité sur le programme 143. Je n'ai pas connaissance qu'une décision ait été prise. La position du ministère est claire.

Madame Bourzai, si les méthodes pédagogiques ont changé, je le déplore. Les termes d'« expérimentation » et d'« innovation » figurent dans le code rural, et le ministre tient à ce que l'enseignement agricole conserve son rôle de « laboratoire » technique et pédagogique. C'est un sentiment partagé par l'éducation nationale.

Nous partageons l'ambition et l'orientation de la politique de l'éducation nationale, même si des dispositions spécifiques peuvent être nécessaires pour l'enseignement agricole. Par sa diversité, sa territorialité, celui-ci enrichit et complète le réseau éducatif général, et offre des solutions adaptées à certains élèves à travers le contact avec la nature. Nous avons par exemple avancé sur l'accueil des jeunes de moins de quatorze ans. Grâce aux synergies et aux échanges au niveau local, enseignement agricole et éducation nationale travaillent dans la meilleure intelligence. Nous ne pouvons que plaider pour le maintien du programme 143 dans la mission « Enseignement scolaire », qui préserve la cohérence du système. Bien sûr, il faut travailler en amont pour harmoniser le cadrage budgétaire...

L'effet structurant de la rénovation de la voie professionnelle sur l'offre de formation ne se fera pas sentir de suite. Il faut gérer le double flux d'élèves, les premières en 2010 et les terminales en 2011 ; la capacité d'absorption des réductions d'emploi sera donc transitoirement limitée. Le mécanisme technique a été expliqué, et compris par les acteurs.

En matière de crédits, la lettre de cadrage s'impose. Nous avons fait valoir certains points, comme les engagements de l'Etat envers le privé, la question des accidents du travail ou encore celle du maintien des assistants d'éducation, indispensables dans un système qui compte 60 % d'internes.

L'enseignement agricole est une priorité du ministre. Nous discutons de façon responsable et réaliste. Il n'est pas question de nous reposer sur d'autres : cette méthode m'est tout à fait étrangère !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion