En janvier 2010, M. Blanquer a annoncé sa volonté de créer un Microlycée par académie, soit une vingtaine. Il existe déjà d'autres structures du même type en France : le CLEPT (Collège lycée élitaire pour tous) de Grenoble ou le Centre expérimental pédagogique maritime en Oléron (CEPMO), regroupées dans la FESPI, la Fédération des établissements scolaires publics innovants, avec laquelle je travaille, mais dont la convention avec l'éducation nationale n'a pas été renouvelée en novembre 2009. Nous sommes tous des fonctionnaires de cette Éducation nationale et tous volontaires. La création d'une de ces structures dans chaque académie répond au voeu de la FESPI, même si les situations régionales sont différentes : par exemple, en petite couronne de la région parisienne, il pourrait y en avoir une par département. Je me réjouis donc de la volonté du ministère.
Le volontarisme a son revers : avec quels moyens ? La période n'est pas aux grandes aventures et aucun moyen n'a été prévu. Or un Microlycée fonctionne avec un adulte pour dix élèves. Je dis bien un « adulte » et non un « enseignant », parce que cet adulte cumule les fonctions d'enseignement, de secrétariat et d'éducation. Je consacre la moitié de mon temps à l'enseignement et l'autre moitié à des tâches diverses, ce qui est dérogatoire. Avec un tel taux d'encadrement, il faudrait 200 postes, pour créer un Microlycée par académie. Il n'en est pas question actuellement...
En septembre, M. Chatel vantait l'exemple de Menton où un dispositif de réinsertion scolaire a été mis en place en septembre dernier, mais sans moyens spécifiques en postes d'enseignants, puisque tout est fait sous forme d'heures supplémentaires et pour un temps limité. Il s'agit là d'un « dispositif » et non d'une véritable « structure » comme nos trois Microlycées, lesquels supposent de vrais moyens, des locaux, des postes et des budgets spécifiques. Nous avons 82 élèves ! Le conseil régional d'Île-de-France abonde chaque Microlycée - nous avons 40 000 euros sur le fonctionnement. Nous nous interrogeons donc sur la circulaire de M. Blanquer...
Doit-on partir des équipes existantes ou bien, si par volontarisme on pousse à la généralisation de telles structures, doit-on y nommer des enseignants non volontaires ? Ce serait difficile : à Vitry, la moitié de l'équipe a été renouvelée en deux ans...