L'origine géographique des élèves ne l'impose pas : à Vitry, 70 % des élèves sont issus de l'académie de Créteil, et les autres viennent principalement de Paris. Le PIL (Pôle innovation lycéen) Lazare Ponticelli de Paris 13e, nous rend la pareille en accueillant des élèves relevant de Créteil.
Le projet du Microlycée - articuler la singularité des élèves avec la norme du système scolaire - est atteint : à Sénart, 60 à 65 % de nos élèves réussissent le bac, ce qui constitue une formidable réussite avec des élèves qui viennent de nulle part. Cette articulation est à construire chaque jour. Il est plus facile de créer des enseignements alternatifs en seconde qu'en terminale, où le bac est à la fin de l'année. J'enseigne l'histoire et la géographie comme je le faisais auparavant dans un lycée normal, mais nous pratiquons en plus des dispositifs interdisciplinaires, ou mettons en oeuvre des ateliers de pratiques culturelles animés par des professionnels extérieurs qui n'ont pas pour but de préparer au bac. Nous avons aussi des heures de discussion sur le fonctionnement du Microlycée, des heures d'aide au travail, de tutorat. Chaque élève fait l'objet d'un suivi éducatif par un enseignant particulier - j'en suis huit. Notre enseignement est plus ouvert et notre pratique pédagogique différente.
Cette pratique pédagogique faut-il l'appliquer au service de tous ou seulement au service des meilleurs ? Lorsque je rends les copies dois-je proclamer les notes et un classement ? Personnellement en quinze ans d'enseignement dans un lycée traditionnel, je n'ai jamais exclu aucun élève - et cela m'a été reproché. Je considère que je suis là pour inclure, non pour exclure. Tant que la sélection existera, le Microlycée sera nécessaire.