Le système n'est pas parfait : 30 % de nos élèves ont quitté le Microlycée sans solution. Tout système, même le Microlycée génère de l'exclusion. Et il est difficile de mesurer la réussite. Trois ans après, on reçoit d'un élève qui s'en était échappé, un courriel nous confiant combien son passage au Microlycée avait été important pour lui.
Tous les matins, les élèves se posent la question de venir ou de ne pas venir. Les absences sont gérées de façon traditionnelle avec carnet d'absence etc. Mais s'y ajoutent des dispositifs particuliers : les élèves signent chaque matin un « carnet de bonjour » et, en fin de matinée, les enseignants téléphonent aux absents. Ces élèves particuliers demandent une énergie particulière.
Les « classes relais » sont faites pour des élèves qui restent entre un et trois mois. Mais nos élèves sont en totale incompatibilité avec l'école. Certains ont connu jusqu'à 38 établissements, ont été exclus par plusieurs conseils de discipline. Ils ne veulent pas ou ne peuvent pas y aller. Nous en rescolarisons pourtant 5 à 10 % en lycée ordinaire, lorsqu'ils le veulent. Ce sont des exceptions, la majorité d'entre eux ne veulent pas y retourner. Et, en outre, il n'y a plus de places pour eux, notamment dans les terminales de la région parisienne. Le Microlycée reste alors la seule solution. On ne peut donc le comparer avec les « classes relais ».
Le logiciel de la formation des enseignants est à revoir. Mais la formation initiale n'est pas seule en cause. L'Éducation nationale n'oblige pas ses enseignants à la formation continue. Elle le devrait, mais cela pose la question des moyens. Actuellement le métier d'enseignant est un métier de solitaire. Si on veut en faire un métier où les gens travaillent en équipe, faut-il créer d'autorité des équipes et inclure le travail d'équipe dans les emplois du temps ? Il faudrait penser le logiciel avant d'en changer...