Intervention de Jean-Robert Pitte

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 13 octobre 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-Robert Pitte délégué interministériel à l'information et à l'orientation

Jean-Robert Pitte :

Ce n'est pas prévu dans ma lettre de mission. Parmi les multiples cloisons dans lesquelles il faut essayer d'ouvrir des portes, il y a évident le passage entre le collège et le lycée. Je suis également très sensible, depuis longtemps, à la nécessité de réhabiliter les métiers de la main. Aujourd'hui exercer un métier manuel, c'est aussi créer son entreprise, en assurer la gestion, être en relation avec une clientèle... Tout métier est complet. Les métiers tertiaires exigent désormais de la technique, à l'image de l'informatique. Cette distinction est devenue complètement artificielle. J'ai bien conscience que toutes sortes de métiers doivent être réhabilités. Certaines branches, comme le bâtiment ou les métiers de bouche, manquent de main d'oeuvre. Même s'ils sont peu rémunérateurs au départ, les marges de progression sont considérables, notamment dans le cadre de la création d'entreprise.

Dans tout métier, il est nécessaire de s'investir, de travailler et surtout de progresser tout au long de la vie. Il faut faire entrer dans la mentalité des Français que la formation tout au long de la vie est non seulement un droit mais aussi une nécessité. Par exemple, Pôle Emploi n'encourage pas assez les demandeurs d'emploi à s'inscrire dans une formation complémentaire. Il est intéressant de profiter d'une période de chômage pour se former. Dans les pays émergents, la formation progresse. Il est essentiel de faire de même en France. Les pays dits développés ne le resteront pas si on n'améliore pas le système de formation et l'adéquation entre la formation et l'insertion professionnelle.

Pour décloisonner les organismes, on procédera à une labellisation. Les labels de lieu unique seront délivrés par les comités de coordination régionaux de l'emploi et de la formation professionnelle, sous l'autorité du préfet et du président de région. Les organismes - CIDJ, Pôle Emploi, CIO, ONISEP - pourront passer une convention entre eux. Le label leur sera accordé pour trois ans. Après expertise et enquête auprès des usagers, il sera décidé de maintenir ou de supprimer ce label.

Comment aider les jeunes à entrer dans un processus d'orientation active débouchant sur un métier ? Des réformes sont en cours. Une option « initiation aux parcours professionnels » existe au collège et au lycée. Je me demande si ce ne devrait pas être obligatoire dans les programmes d'enseignement. Il faut convaincre les enseignants que ce n'est pas du temps perdu. Cela peut même aider un enseignant à mieux faire passer son enseignement théorique. L'enseignement est d'autant mieux compris que les élèves en perçoivent la finalité professionnelle.

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