Intervention de Jacqueline Gourault

Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale — Réunion du 22 novembre 2006 : 2ème réunion
Pjlf pour 2007 — Mission « direction de l'action du gouvernement » et « publications officielles et information administrative » - examen du rapport pour avis

Photo de Jacqueline GouraultJacqueline Gourault, rapporteur pour avis :

a tout d'abord présenté la mission « Direction de l'action du Gouvernement » avant de préciser que la commission se saisissait également cette année du programme « Edition publique et information administrative » de la nouvelle mission « Publications officielles et information administrative », où figuraient désormais les crédits alloués à la documentation française et aux centres interministériels de renseignements administratifs (CIRA).

Présentant les principales évolutions des crédits de la mission, elle a indiqué qu'à périmètre constant, les dépenses du programme « Coordination du travail gouvernemental » connaissaient une hausse modérée de 3,7 % en crédits de paiement et de 9,3 % en autorisations d'engagement, principalement due à l'augmentation des crédits alloués à l'action « Coordination de la sécurité et de la défense », qui permet le lancement d'un programme interministériel de développement de produits de sécurité informatique.

Constatant que l'activité du ministère de la fonction publique était essentiellement tournée vers la mise en oeuvre des accords du 25 janvier 2006, elle a relevé que le programme « Fonction publique » était doté de 175,1 millions d'euros en autorisations d'engagement et de 173,7 millions d'euros en crédits de paiement dans le projet de loi de finances pour 2007, représentant respectivement une hausse de 26 % et 27 % par rapport à 2006.

Elle a indiqué que cette forte augmentation des crédits s'expliquait principalement par une politique volontariste du Gouvernement en matière d'action sociale interministérielle, découlant des accords conclus par le ministre de la fonction publique avec trois organisations syndicales ainsi que, plus mécaniquement, par l'abondement par le budget général de l'Etat d'une partie du montant des prestations d'action sociale jusqu'à présent assurées par le fonds de roulement de la Mutualité fonction publique. Elle a également précisé que les crédits de personnels alloués à la direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) ne figuraient toujours pas dans le programme « Fonction publique » et étaient globalisés avec l'ensemble des dépenses de personnels des services généraux du Premier ministre au sein du titre 2 du programme « Coordination du travail gouvernemental ».

a relevé que, suivant les recommandations de MM. Didier Migaud et Alain Lambert dans leur rapport remis au Gouvernement en 2006 sur « la mise en oeuvre de la loi organique relative aux lois de finances », le projet de loi de finances pour 2007 ne retenait plus que trois objectifs de performance pour le programme « Fonction publique », au lieu de neuf l'année précédente. Elle a estimé, si le nombre d'objectifs et d'indicateurs pouvait en effet être réduit pour ce programme, qu'il apparaissait désormais d'autant plus insuffisant que les indicateurs conservés se contentent pour l'essentiel de mesurer la performance de l'action ministérielle au regard du seul coût de la mesure.

Rappelant que le programme « Coordination du travail gouvernemental » comprenait le budget de sept autorités administratives indépendantes, elle s'est félicitée de l'augmentation des crédits de fonctionnement de la commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) qu'elle avait appelée de ses voeux lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2006 et qui vise à donner à cette commission les moyens d'instruire dans des délais raisonnables et de façon approfondie les réclamations dont elle est saisie.

Elle a également indiqué que les crédits de paiement alloués au Médiateur de la République pour 2007 connaîtraient une nouvelle augmentation de 28,3 %, du fait :

- de l'exercice, par le Médiateur de la République, de nouvelles compétences ;

- de la création de quarante délégués du Médiateur supplémentaires ;

- de l'amélioration de la prise en compte de la rémunération des personnels du Médiateur de la République au sein du budget de l'autorité.

Ayant pu constater l'importance du rôle des délégués du Médiateur, notamment dans les établissements pénitentiaires, à l'occasion de son déplacement dans les locaux du Médiateur de la République, elle s'est félicitée, après la conclusion d'une convention le 16 mars 2005 entre le Médiateur de la République et le ministre de la justice tendant à expérimenter la mise en place de permanences de délégués au sein des établissements pénitentiaires, de la généralisation de cette présence des délégués à toutes les prisons à compter de 2007.

S'agissant de la gestion de l'emploi public, Mme Jacqueline Gourault, rapporteur pour avis, a indiqué que les trois fonctions publiques comptaient plus de 5,1 millions d'agents au 31 décembre 2004, représentant ainsi plus de 20 % du nombre total de salariés français, avant de constater que les effectifs de la fonction publique n'avaient cessé d'augmenter au cours des vingt dernières années.

Relevant que l'article d'équilibre du projet de loi de finances pour 2007 fixait le plafond d'autorisation des emplois rémunérés par l'Etat à 2.307.664 équivalents temps plein travaillés (ETPT), contre 2.351.034 ETPT en 2006, elle a indiqué que cette différence de plus de 43.000 ETPT s'expliquait, pour l'essentiel, par le transfert de 24.000 agents aux collectivités territoriales et leurs groupements, par application de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, d'une part, et par une suppression nette de plus de 15.000 ETPT, soit environ trois fois plus qu'en 2006, d'autre part. Elle a estimé que si les suppressions d'emplois étaient bienvenues pour l'équilibre budgétaire et au regard des charges de personnels pesant sur l'Etat, il convenait toutefois d'y recourir avec prudence afin de toujours garantir aux citoyens un service public efficace et égal sur l'ensemble du territoire national, la maîtrise des effectifs devant s'accompagner d'une réflexion approfondie sur les missions devant être exercées par l'Etat et les priorités du Gouvernement.

Elle a relevé que le projet de loi de finances pour 2007 prévoyait 119,1 milliards d'euros pour les dépenses de personnel de l'Etat, en hausse de 0,8 % par rapport à 2006 et représentant 44,5 % du budget général et 44,1 % des recettes fiscales nettes.

a enfin rappelé que la fonction publique était actuellement en pleine modernisation, de nombreuses réformes tant législatives que règlementaires ayant été engagées ou poursuivies en 2006.

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