Intervention de Guy Fischer

Commission des affaires sociales — Réunion du 18 mai 2010 : 2ème réunion
Conclusions de la mecss sur le rendez-vous 2010 pour les retraites — Communication

Photo de Guy FischerGuy Fischer :

J'ai voté contre l'adoption du rapport au cours de la réunion de la Mecss. Celui-ci reflète, certes, les nombreuses auditions conduites pour le préparer, mais il contient des propositions inacceptables pour le groupe CRC-SPG qui a élaboré une contribution destinée à être annexée au rapport. Les difficultés actuelles n'ont pas pour fondement essentiel la démographie, comme le Gouvernement ne cesse de le répéter, mais elles résultent d'un financement insuffisant lié à la diminution des recettes. Les multiples exonérations et exemptions de cotisations sociales assèchent, année après année, les comptes de la sécurité sociale et sont de véritables cadeaux au patronat. Cette politique conduit à substituer de plus en plus aux salaires des éléments aléatoires et individualisés, tels que l'intéressement et la participation. Les exonérations de charges sur les plus bas salaires sont de véritables « trappes à bas salaires » qui conduisent à un écrasement des salaires et des retraites. Il convient de revenir sur l'ensemble des dispositifs d'exonérations et d'exemptions, qui ont entraîné un abaissement de 21 % du coût du travail depuis 1992. Plus généralement, la question que le Gouvernement refuse d'aborder est celle du partage des richesses et les mesures envisagées pour relever l'âge de cessation d'activité ne sont pas en mesure de rétablir l'équilibre des comptes. Une augmentation générale de la fiscalité, qui toucherait l'ensemble de la population et notamment les salariés et les retraités, n'est pas acceptable. Petit à petit, on assiste à un transfert du financement de la sécurité sociale des entreprises vers les salariés. Les orientations actuelles du Gouvernement conduisent à douter fortement de sa volonté de préserver le système de retraite, d'autant plus qu'il n'écarte pas une réforme systémique. Or, le passage à un système par points ou à un système en comptes notionnels conduirait à réduire les solidarités et à obliger les salariés à assumer seuls une part toujours plus importante de leur retraite, ce qui justifierait ensuite un passage progressif à la capitalisation. Une telle évolution n'est pas envisageable. En tout état de cause, le groupe CRC-SPG s'opposera à toute remise en cause de la retraite à soixante ans.

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