Je fus l'un des premiers à relever l'erreur concernant la traversée centrale des Pyrénées. Depuis des années, nos amis espagnols investissent : 1200 hectares ont été aménagés à Saragosse pour accueillir le trafic entre Barcelone et Madrid, voire les flux venus d'Afrique. Les collectivités françaises ont délibéré sur un tracé Saragosse-Limoges, mais on attend toujours une réponse de l'Etat ; le département des Hautes-Pyrénées ne parvient pas à trouver 100 000 euros pour financer une étude sur la vallée d'Aure... Il est temps d'agir ! Les lignes qui contournent les Pyrénées sont surchargées.
Je partage la philosophie du projet, mais certains de ses aspects ne correspondent ni aux engagements du Président de la République, ni aux réalités du terrain. Je participe à la mission sur la désindustrialisation ; l'industrie représente 17 % du PIB français, contre 22 % en moyenne en Europe et 30 % en Allemagne. Mais il existe une industrie dans les campagnes, comme l'industrie agro-alimentaire non délocalisable, ou, dans ma ville, le premier constructeur de bâtiments pour Airbus ; or ces entreprises ont besoin d'être reliées au reste du pays par un réseau de transport fiable ! La région Midi-Pyrénées a investi 900 millions d'euros pour permettre aux trains de circuler et soulager RFF ; or, deux mois plus tard, on a annoncé la fermeture de 4 000 km de voies ferrées destinées au fret dans la région. C'est injuste !
Je ne suis pas partisan d'une deux fois deux voies pour la liaison Limoges-Tarbes, mais il est urgent de rénover la N 21 : on dénombre près d'une centaine de morts sur cette route depuis 2004 !
Beaucoup d'entreprises voudraient utiliser les voies ferrées secondaires pour le fret, mais l'offre de RFF est deux fois plus chère que la route ; les collectivités sont prêtes à apporter leur contribution, mais il faudrait au moins que les convois puissent circuler à plus de 20 km/h ! Je ne demande pas de miracles.