Au cours d'une première réunion tenue dans la matinée, la commission a entendu une communication de M. Jean Bizet, sénateur de la Manche, sur la conférence interparlementaire sur le changement climatique qui s'est déroulée à Stockholm les 6 et 7 septembre 2009.
s'est tout d'abord félicité que la présidence suédoise de l'Union européenne organise une conférence interparlementaire afin d'envisager les aspects économiques du changement climatique. Deux problématiques ont été principalement abordées : l'adaptation de l'Union européenne aux enjeux du réchauffement climatique et la position de celle-ci lors du sommet de Copenhague, d'une part, et la question de la soutenabilité des finances publiques en période de crise, d'autre part. A cet égard, M. Jean Bizet a souligné que l'originalité de cette rencontre avait été de lier ces deux problématiques.
Citant le président de la commission des finances du Parlement suédois, selon lequel « l'ambition de la présidence suédoise est de réfléchir à des solutions innovantes pour faire face à la crise, tout en promouvant un modèle d'économie durable », M. Jean Bizet a fait valoir qu'un consensus existait sur la nécessité de « verdir » la croissance et de faire face à l'urgence écologique. Cela est d'autant plus nécessaire que, même si les émissions de CO2 s'arrêtaient aujourd'hui, leur impact se poursuivrait encore de nombreuses années. Dans cette perspective, il a souligné l'importance des choix qui devront être réalisés lors des prochains sommets internationaux consacrés au climat, au premier rang desquels celui de Copenhague.
a ensuite retracé les principaux enjeux des tables rondes auxquelles il a participé.
Il a souligné qu'il est impératif d'agir rapidement et collectivement car le coût budgétaire, économique et social du changement climatique sera moindre, soit 1 % du PIB mondial, en cas d'action immédiate qu'en cas d'action différée à 2050 avec un coût estimé alors de l'ordre de 20 % de ce PIB. Toutefois, il conviendra de régler la question du partage des coûts de l'adaptation au changement climatique et, sur ce point, il a rappelé que les pays émergents et en développement considéraient que l'occident avait une responsabilité historique en la matière, impliquant une contribution particulière.
Abordant la question des instruments de lutte contre le réchauffement climatique, il a expliqué que le système des permis d'échange de quotas d'émissions de CO2 était sans doute l'un des plus efficaces, puisqu'il permettait de donner un « signal prix » à partir du carbone afin d'orienter les investissements et d'offrir de la visibilité aux entreprises. La question des fuites de carbone implique néanmoins la mise en place de mécanismes adéquats.
Soulignant la nécessité d'opter pour une démarche intégrée et transversale concernant l'ensemble des politiques publiques, M. Jean Bizet a estimé que le défi de la lutte contre le changement climatique constituait en réalité une formidable opportunité économique, comparable à une nouvelle révolution industrielle. Pour cela, il convient, d'une part, d'assainir les finances publiques afin d'éviter les charges supplémentaires pour les entreprises, et, d'autre part, d'encourager les réformes structurelles dans le cadre des plans de relance.
En conclusion, dénonçant le catastrophisme écologique ambiant, M. Jean Bizet s'est prononcé pour une réhabilitation de la technologie et de l'innovation au service de l'homme et de la croissance verte.