a ensuite indiqué que la situation professionnelle des femmes, comparativement à celle des hommes, apparaissait plus inégalitaire dans les médias que dans d'autres activités de service, en précisant que l'étude des organigrammes des principaux médias français montrait que la proportion des femmes était inférieure à 10 % dans les postes de direction « stratégiques ». Elle a souligné que s'il existait bien quelques présentatrices vedettes de la télévision, le phénomène du « plafond de verre » jouait à fond dans ce secteur et que cette situation, exceptionnelle en Europe, mettait en évidence le retard français dans ce domaine. En outre, elle a fait observer que les femmes étaient souvent cantonnées dans des spécialités moins prestigieuses que celles des hommes, ainsi que dans des médias moins convoités : presse professionnelle ou technique, « presse people », presse féminine...
Elle a observé que la présence des femmes plus marquée à la télévision que dans la presse écrite, s'expliquait par le fait que celles-ci étaient désormais assez nombreuses parmi les présentateurs de journaux ou de magazines télévisés, sans pour autant y exercer des fonctions d'encadrement, ajoutant que l'on pouvait même parfois se demander si elles n'avaient pas été recrutées en fonction de leur apparence physique, ou utilisées comme faire-valoir d'un homme.
Afin de remédier à cette situation, elle a tout d'abord préconisé de veiller à l'application concrète de l'arsenal législatif existant, déjà très développé, qu'il s'agisse des lois contre les discriminations à l'égard des femmes, ou sur l'égalité salariale.
Constatant que l'idée d'instaurer des mesures contraignantes de discrimination positive - c'est-à-dire des quotas - ne faisait pas l'unanimité, Mme Gisèle Gautier, présidente, a jugé préférables des mesures incitatives destinées à favoriser l'accession des femmes aux postes de responsabilité.
A cet égard, elle a annoncé qu'elle proposerait à la délégation d'adopter des recommandations tendant à une généralisation rapide, dans toutes les entreprises de médias, d'accords d'entreprise destinés à assurer de manière concrète l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes dans tous ses aspects, à l'instar de l'accord sur l'égalité professionnelle récemment signé à Radio France, précisant que de tels accords pourraient en particulier prévoir une programmation pluriannuelle des objectifs d'évolution de la représentation des femmes dans les fonctions de responsabilité et les instances décisionnelles. En outre, elle a suggéré la création d'un prix institutionnel récompensant l'entreprise de médias assurant la place la plus large aux femmes dans les fonctions de responsabilité, en excluant toutefois de l'éligibilité à ce prix les entreprises de la presse dite « féminine ».