Intervention de Alberto Martin Rivals

Mission commune d'information sur la sécurité d'approvisionnement électrique de la France et les moyens de la préserver — Réunion du 22 février 2007 : 1ère réunion
Audition de Mm. Alberto Martin rivals directeur général d'endesa france et stéphane morel directeur des moyens

Alberto Martin Rivals, directeur général d'Endesa France :

Puis M. Alberto Martin Rivals, directeur général d'Endesa France, a dressé un bilan de la consommation française d'électricité, constatant qu'entre 1990 et 2005, sa croissance annuelle moyenne s'élevait à 2,2 %, qu'il s'agisse de la consommation de base ou de la consommation de pointe. Il a souligné que, corrigée de l'effet des variations d'activités de l'usine d'enrichissement d'uranium d'Eurodif et des variations saisonnières, l'année 2006 s'inscrivait dans cette tendance, avec une hausse de 1,8 %. Puis, à partir d'une analyse du marché de la pointe électrique, il a constaté que sa couverture s'était dégradée de 17.000 MW entre 1990 et 2005, relevant, de plus, que ce phénomène s'était considérablement accéléré au cours des cinq dernières années. Il a illustré son propos par deux descriptions :

- celle de la courbe de production de l'année 2004, qui montre que la production d'électricité hydraulique au fil de l'eau et d'origine nucléaire ne suffit pas à couvrir les besoins de la France pour les trois quarts des jours de l'année ; il en a déduit que l'électricité d'origine thermique devrait s'imposer en tant que complément naturel, étant rentable pour une utilisation de 3.000 heures par an, à l'inverse des centrales nucléaires ;

- celle de la couverture d'une journée d'hiver ordinaire, qui révèle la nécessité d'importer de l'électricité durant un nombre d'heures significatif ; il a fait valoir que, si la tendance à l'augmentation du marché de la pointe poursuivait sa croissance de 2 % par an dans les années à venir, la part des importations, en particulier d'Allemagne, risquait de s'accroître, ce qui pourrait constituer un facteur d'incertitude à long terme.

a alors présenté une vision d'un marché électrique français dual : un système de base, essentiellement assuré par le nucléaire et fonctionnant bien, et un système de pointe, qui recourt aux autres types de production et qu'il a estimé fragile. Il a expliqué, à cet égard, que, du fait des contraintes réglementaires en vigueur, des groupes à charbon et à fuel, représentant 4,5 GW, devraient être fermés d'ici à 2015, de même que 3,6 GW de capacités de réserve, et que, de plus, 5,9 GW de fuel devraient être limités à un fonctionnement de moins de 500 heures par an à cette même date. Il a enfin indiqué que, selon une analyse de RTE, la société gestionnaire du réseau de transport d'électricité, 1,6 GW seraient nécessaires à partir de l'été 2008 pour maintenir la sécurité d'approvisionnement à un niveau convenable, les moyens supplémentaires à installer avant la fin de l'année 2015 s'élevant à 7,3 GW et concernant essentiellement la « semi base » et la pointe, besoins que la filière thermique est à même de couvrir.

Puis M. Alberto Martin Rivals, directeur général d'Endesa France, a exposé le plan de développement industriel d'Endesa France, qui se compose de :

- cinq centrales à gaz à cycle combiné (CCGT), sur les sites d'Emile Huchet (800 MW) et Hornaing (400 MW), pour lesquels Endesa France a déjà obtenu un permis de construire, de Lucy (400 MW), pour lequel le permis est attendu dans les mois à venir, et de Lacq (800 MW) et de Meyreuil-Gardanne (400 MW), pour lesquels les formalités administratives sont en cours ;

- un projet de centrale à charbon propre, d'une capacité de 700 MW, au Havre ;

- plusieurs projets d'éoliennes, d'une capacité totale de 47 MW.

Un débat s'est instauré à l'issue de cette présentation.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion