Intervention de Christian Noyer

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 2 octobre 2007 : 1ère réunion
Audition de M. Christian Noyer gouverneur de la banque de france

Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France :

En réponse, M. Christian Noyer a souligné que les taux d'intérêt à long terme avaient significativement augmenté en 2006 et 2007, et que l'on semblait donc assister à la fin de l' « aplatissement de la courbe des taux », le fameux « conundrum » (énigme) évoqué en 2005 par M. Alan Greenspan, alors président de la Réserve fédérale. On l'explique habituellement par l'importance des liquidités internationales due aux forts excédents de la Chine et des pays exportateurs de matières premières. Il s'est interrogé sur les causes de cette augmentation des taux d'intérêt à long terme, estimant qu'elle pouvait témoigner de la prise de conscience, par les investisseurs, du fait que les taux d'intérêt à court terme n'allaient pas « éternellement » demeurer au très bas niveau qui était le leur après le 11 septembre 2001, et que les titres à long terme étaient, par nature, plus risqués que les titres à court terme. Il a considéré que le véritable problème était non l' « aplatissement de la courbe des taux », mais le niveau élevé des taux interbancaires à trois mois, qu'il avait déjà évoqué. Il a, à nouveau, souligné la nécessité d'améliorer la transparence du système financier, afin de recréer un climat de confiance.

En ce qui concerne les fonds souverains, il a rappelé que la Norvège disposait d'un fonds alimenté par les revenus du pétrole, et cherchait à valoriser des actifs, dans une logique de fonds de pension. Il a indiqué ne pas disposer d'informations selon lesquelles le fonds récemment créé par la Chine obéirait à une logique d'acquisition d'actifs stratégiques à l'étranger.

Il a estimé que la loi du 20 février 2007 précitée avait été mise en oeuvre dans de bonnes conditions, en particulier en ce qui concernait la suppression du Conseil de la politique monétaire. Il a indiqué que les négociations avec les syndicats à la suite de la modification du code du travail avaient bien avancé. Il a ajouté que les retraites seraient progressivement alignées sur le régime de la fonction publique, avec une durée de cotisation de 40 ans et un relèvement à 65 ans de l'âge limite, l'intégration de la décote et de la surcote, la prise en compte des 6 derniers mois d'activité, et l'extension des cotisations à tous les éléments fixes de la rémunération. Il a précisé qu'un régime spécifique avait été maintenu pour les personnes effectuant les travaux les plus pénibles, notamment les papetiers-imprimeurs et les chauffeurs-convoyeurs.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion