Dans le secteur aéronautique, les coopérations sont fructueuses. Depuis le Jaguar, il n'y pas eu de coopération franco-britannique, si l'on excepte la contribution britannique à l'A400M. Cependant, la Snecma et Rolls Royce, entreprises directement concurrentes dans le secteur de l'aéronautique civile, qui représente 80 % de notre métier, construisent ensemble, après le Jaguar, le Hawk et le T-45 Hawk. Pour la réalisation du moteur de l'A400M, notre coopération a été efficace. Elle a même donné lieu à un peu de transfert technologique. Nous nous sommes immédiatement mis d'accord sur le fait que la turbine haute pression et la chambre de combustion, soit les parties chaudes, reviendraient à la Snecma, et l'architecture du moteur à Rolls Royce. Cela s'explique aisément : le moteur de l'A400M est à 5 % près celui du moteur de 14 000 livres de poussée que nous développons pour l'avion russe Sukhoï SuperJet 100, d'où des économies d'échelle. De son côté, Rolls Royce est le seul systémier à savoir construire des moteurs à trois arbres de rotation, c'est-à-dire à trois corps fonctionnant à des vitesses différentes. Nous avons su dépasser nos egos pour offrir au client le meilleur produit au meilleur coût.