Intervention de Jean de Ponton d'Amécourt

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 9 juin 2009 : 1ère réunion
Audition de son exc. M. Jean de Ponton d'amécourt ambassadeur de france en afghanistan

Jean de Ponton d'Amécourt :

a rappelé que la situation s'était détériorée depuis 2001, puisque 80 à 90 % de la production mondiale d'opium a pour origine l'Afghanistan, et en quasi-totalité dans la province du Helmand. Cette production est gérée conjointement par les taliban et par les narcotrafiquants. Dans leur lutte contre ce trafic, les États-Unis et le Royaume-Uni n'ont pas atteint les objectifs qui avaient été fixés. Le chiffre d'affaires issu de la culture du pavot est d'environ quatre milliards de dollars par an. Sur ce total, environ 100 millions de dollars financent l'insurrection. Ce budget permet notamment de payer un chef taliban environ 1 200 dollars par mois et un soldat 300 dollars par mois. Ces montants sont à comparer au salaire d'un professeur d'école qui gagne environ 120 dollars par mois.

a rendu hommage au courage des femmes afghanes qui luttent contre l'état de sujétion dans lequel elles sont maintenues. Pourtant, des progrès ont été obtenus, notamment en matière de représentation au Parlement, qui compte un tiers de femmes. Celles-ci occupent également un certain nombre de postes de responsabilité dans l'administration et le Président Karzaï a nommé une femme gouverneur de province. L'éducation des filles a considérément progressé et les femmes ont accès aux soins. S'agissant de la polémique et de la très forte réaction des pays occidentaux contre la loi adoptée et signée par le Président sur la communauté chiite, M. Jean de Ponton d'Amécourt a rappelé que la Constitution prévoyait un statut juridique spécial pour protéger cette communauté très minoritaire. Le projet de loi avait été préparé au Parlement par les plus extrémistes des Chiites afghans. En dépit du fait qu'il l'avait signé, le Président Karzaï a décidé de ne pas le promulguer devant le tollé occidental mais aussi du fait de la très forte réaction des femmes afghanes elles-mêmes.

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