La co-entreprise vise à prendre 20 % du marché, quand Dexia en détenait 40 %. Laissez-moi vous dire que feue la Caisse d'aide à l'équipement des collectivités locales, ce n'était pas l'âge d'or. Pour une ville de 35 000 habitants, cela se passait ainsi : le maire recevait une fois par an le délégué de la Caisse. Celui-ci, sans se préoccuper le moins du monde de vos besoins, vous disait alors : « Monsieur le maire, j'ai bien regardé votre budget. Nous avons décidé de vous donner 10 millions cette année. J'en prendrai la moitié, le Crédit foncier 20 % et le Crédit mutuel le reste. » Il n'y avait rien à discuter. Depuis, avec les lois de décentralisation et l'arrivée de nouveaux prêteurs, on a fait beaucoup de progrès qui sont remis en question ces derniers temps. Déjà, dans mon département, on prête beaucoup moins aux collectivités. Tout cela pour vous dire que, si nous ne parvenons pas à constituer un pôle, le retour à l'ancien système n'est pas gagné d'avance.
Monsieur le président, permettez-moi une autre précision. Lorsqu'on a créé le Crédit local de France, on a demandé aux élus de s'impliquer. J'ai fait la meilleure affaire de ma vie : j'avais souscrit 1 million et j'en ai récupéré trois quand Pierre Richard nous a demandé de retirer nos billes parce qu'il ne voulait plus des élus. La mutualisation est donc parfaitement viable : travaillons rapidement à ce projet d'agence avant de nous retrouver vraiment en difficulté.