La position de notre diplomatie me semble claire. Nous avons une vision commune avec nos proches alliés et nous poursuivons les discussions avec la Chine et avec la Russie. La France est certes en pointe pour recommander l'adoption de sanctions, mais nous dépendons évidemment d'un accord au Conseil de sécurité où la Chine dispose du droit de veto. Cela signifie qu'il n'y aura vraisemblablement pas de texte adopté qui ne soit pas consensuel, c'est-à-dire une résolution peu contraignante. Il faut donc chercher d'autres solutions pour amener les Iraniens à réfléchir et il me semble que les sanctions économiques peuvent être efficaces.
J'observe par ailleurs que les Iraniens ont renié la signature qu'ils avaient apposée au TNP. Le risque de prolifération est central. Si l'Iran a un jour la bombe, comment pourrons-nous empêcher les autres pays, comme par exemple l'Arabie Saoudite ou l'Égypte, de s'en doter ?
Je suis également persuadé qu'il y aura une évolution interne en Iran. L'Internet est d'ailleurs clairement l'ennemi des ayatollahs. Cela étant, la question est de savoir si les problèmes intérieurs pousseront les responsables iraniens à renoncer à leur aventurisme extérieur. Le désir profond du pays est d'être reconnu et de jouer un rôle central dans la région. D'ailleurs, la reconnaissance qui intéresse le plus l'Iran est celle des États-Unis. Il est important de comprendre que si le Président Obama veut contenir la prolifération, il ne considère pas le Président Ahmadinejad comme son prédécesseur considérait Saddam Hussein. La Turquie joue un rôle d'équilibre fondamental.