Intervention de René Ricol

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 5 mai 2010 : 1ère réunion
Audition de M. René Ricol commissaire général à l'investissement et de M. Jean-Luc Tavernier commissaire général adjoint

René Ricol, commissaire général à l'investissement :

S'agissant des universités, nous ne souhaitons pas que les financements de l'emprunt conduisent à créer des Etats dans l'Etat. Subventionner directement un laboratoire particulier ne nous semble pas opportun car celui-ci se désintéressa à moyen terme de la politique de son université. L'université reste pour nous le canal essentiel des financements de l'emprunt national. Les pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) peuvent également être une courroie de transmission mais pas nécessairement.

Je rappelle que nous sommes extrêmement vigilants sur les fonds attribués dans le cadre de l'opération « Campus d'excellence » puisque les universités n'auront la maîtrise de leur dotation qu'au terme d'une période probatoire de trois ans. Nous faisons l'objet de nombreuses sollicitations. Nous avons décidé de décaler dans le temps l'appel à projets relatif aux « campus » ou « initiatives d'excellence » car nous avons besoin de temps pour apprécier la situation. En revanche, l'opération de rénovation immobilière doit, elle, être accélérée car elle est essentielle : parmi les critères de choix des étudiants se trouvent les conditions et la qualité de la vie étudiante, ce qui suppose des bâtiments et des lieux de vie agréables. Cette dimension est aussi importante que la renommée des enseignants-chercheurs ou les liens de l'université avec d'autres établissements nationaux ou étrangers.

Il conviendrait également de mettre un terme à cette distinction entre écoles et universités. 56 % des jeunes ne s'inscrivent pas dans une université pour leur première année post-bac. Cette réalité doit nous conduire à modifier notre appréhension du monde universitaire.

Enfin, j'aimerais souligner le succès des instituts universitaires technologiques (IUT) qui permettent un accès rapide au marché du travail et constituent un vivier de doctorants. Actuellement, les IUT, dont la gestion vient d'être transférée aux universités, font l'objet d'une tentative de déstabilisation que nous n'approuvons pas. Les IUT sont des pépites pour l'emploi des jeunes, la politique des présidents d'université à leur égard retiendra toute notre attention.

S'agissant de la capacité des départements à assumer l'effet de levier demandé dans le cadre de la rénovation thermique des logements, je ne suis pas en mesure de vous répondre, mais je pense que cette action ne pourra pas être conduite correctement sans une implication forte des acteurs du terrain.

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