A titre liminaire, M. Jean-François Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), a observé que l'approvisionnement électrique était un sujet stratégique pour les entreprises françaises, y compris les petites et moyennes entreprises représentées par la CGPME, même si la dépendance électrique de celles-ci doit être abordée de manière comparable à celle des particuliers. Puis, après avoir souligné que la question de l'approvisionnement électrique se posait surtout au moment des pics de consommation liés au froid ou à la chaleur, il a estimé qu'elle était de nature différente de celle des approvisionnements en gaz ou en pétrole, qui dépendent essentiellement de l'extérieur, et non de capacités de fourniture nationales, et que pour garantir la sécurité de cet approvisionnement, il était essentiel qu'EDF demeure non « opéable ».
S'agissant de la composition du bouquet énergétique national, M. Jean-François Roubaud a souligné les avantages, comparativement aux autres pays, résultant du choix du nucléaire qui, en fournissant 78 % des besoins en électricité, limite fortement la dépendance énergétique de la France et contribue utilement à la politique de réduction des émissions de CO2. Aussi a-t-il estimé indispensable de ne pas remettre en cause la production d'électricité nucléaire, tout en convenant de l'impératif de développer les sources d'énergie renouvelables.
Puis, abordant la question du prix de l'électricité, il a insisté sur la nécessité d'informer et d'éduquer les consommateurs à la réalité du « juste prix » en la matière. A cet égard, observant que l'électricité était actuellement bon marché, il a jugé indispensable de sensibiliser les consommateurs, en particulier les entreprises, à une augmentation de son prix, qui ne saurait rester durablement aussi bas. Il a toutefois précisé que cette évolution ne saurait être admise sans qu'EDF fasse, conformément à ce que demande depuis longtemps la CGPME, la transparence sur les coûts de production et la formation des prix de l'électricité vendue, afin notamment que les entreprises puissent obtenir une lisibilité des prix à moyen terme dès lors que ces prix constituent un de leurs coûts de production.
a ensuite abordé la question des sources d'énergie renouvelable (éolien, solaire...), estimant que le coût encore trop élevé du kilowattheure demeurait un obstacle à leur utilisation massive et, s'agissant plus particulièrement de l'éolien, que ce moyen de production était générateur de nuisances sonores et esthétiques. Toutefois, prenant pour exemple les dispositions prises pour économiser l'énergie après les deux chocs pétroliers des années soixante-dix, il a fait valoir que des incitations fiscales ou des aides directes aux entreprises soucieuses de recourir aux énergies renouvelables pourraient favoriser leur plus large utilisation et leur développement, et seraient en tout état de cause nécessaires pour atteindre l'objectif de 20 % fixé pour 2020 par le récent Conseil européen.