Intervention de Marin Karmitz

Commission des affaires culturelles, familiales et sociales — Réunion du 29 avril 2009 : 1ère réunion
Audition de M. Marin Karmitz délégué général du conseil de la création artistique

Marin Karmitz, délégué général du Conseil de la création artistique :

En réponse à ces intervenants, M. Marin Karmitz a apporté les précisions suivantes :

- composé d'une équipe de cinq personnes, le Conseil de la création artistique dispose d'une enveloppe de 200 000 euros en frais de fonctionnement ; des crédits d'investissements pourront lui être attribués pour la mise en oeuvre de projets concrets, sous le contrôle des ministères concernés, dans la limite de 10 millions d'euros ;

- la création du Conseil a été accueillie positivement par l'ensemble des représentants des différents secteurs de la création, à la seule exception du SYNDEAC (Syndicat national des directeurs d'entreprises artistiques et culturelles) ;

- le développement des dispositifs d'éducation au cinéma est une priorité ; une idée consisterait à mettre en place, en lien avec les syndicats d'enseignants, un site de vidéo à la demande (VOD) dédié à l'éducation nationale, ce qui serait peu coûteux ;

- le ministère de la culture est pris dans une gestion quotidienne très lourde, sur des sujets complexes ; le Conseil peut apporter un regard extérieur, dans un cadre informel et plus près du terrain ;

- l'existence de « goulots d'étranglement » par rapport aux lieux de diffusion constitue, dans tous les domaines, un problème central pour faire émerger de jeunes créateurs ; il est essentiel d'améliorer l'utilisation des structures existantes et d'assurer leur mise en réseau ;

- le nombre de salles de concert, d'opéra ou de danse est insuffisant et la Cité de la musique accomplit déjà un travail considérable pour accueillir des orchestres ;

- la question de l'utilité du ministère de la culture est souvent posée, alors que son rôle est important et que l'on peut être fier de son action ; il s'agit, toutefois, de mieux définir ses missions ainsi que le projet culturel qu'il porte ;

- le réseau Internet se situe au centre de la réflexion du Conseil de la création artistique, notamment dans un contexte de démocratisation de l'accès à la culture. Plusieurs propositions traduisent cette préoccupation, comme l'aide à la traduction et à la numérisation d'ouvrages dans le domaine des sciences sociales et humaines, afin de favoriser la promotion de certains éléments de la culture française sur Internet, ou l'utilisation d'Internet comme un catalogue pour diffuser auprès d'un large public à travers le monde les expositions organisées par les musées français ;

- le jugement critique de l'opinion publique à l'encontre de l'art contemporain est notamment lié au problème de l'éducation artistique à l'école. L'action conduite par la mairie de Lille en faveur de la promotion des pratiques artistiques afin de mieux faire accepter l'art contemporain par les populations est particulièrement exemplaire ;

- le service de vidéo à la demande (VOD) lancé par la société de production et de distribution cinématographique MK2 ne fonctionne que sur les micro-ordinateurs, les fournisseurs d'accès à Internet via le boîtier Internet bloquant l'accès à ce service sur les écrans de télévision ;

- le Conseil procède à des auditions afin de confronter les différents points de vue ; il n'a pas encore eu de contact avec l'Observatoire des politiques culturelles mais envisage d'en établir ; s'agissant de ses relations avec l'Europe, une mission d'étude sur les troupes théâtrales vient d'être lancée dans plusieurs pays ; par ailleurs, l'idée d'un « théâtre de l'Europe », ouvert sur les pays de la Méditerranée, serait également à approfondir ;

- l'intervention publique en faveur des salles de cinéma de proximité ou d'art et d'essai doit tenir compte de l'existence de salles privées, afin de parvenir à une gestion cohérente de l'offre sur le territoire ;

- les techniques de numérisation mises en place sont très coûteuses, alors que l'on aurait pu opter pour d'autres équipements moins lourds et moins coûteux ;

- l'existence de contrepouvoirs est primordiale, face au poids des groupes de pression notamment ; le Conseil, qui n'a que deux mois d'existence, est là pour agir et non pour se limiter à des déclarations d'intention.

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