Intervention de Jacques Mézard

Délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation — Réunion du 3 mai 2011 : 1ère réunion
Collectivités territoriales — Audition de M. Emmanuel Berthier délégué interministériel à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale datar

Photo de Jacques MézardJacques Mézard :

Je ne suis pas à proprement parler accablé par vos réponses car je ne m'attendais pas à autre chose. Je crois que vous n'avez pas conscience de la situation sur le terrain. J'entends un certain nombre de mes collègues indiquer quels sont leurs problèmes, et ils ont raison. Sur notre territoire, ont été supprimés le train de nuit en 2003 et le train direct en 2004. Au minimum, le train - ce qu'il en reste - met 6 h 02 pour rejoindre Paris, et le train de nuit 9 h 30 en partant, désormais, de Figeac. Lors du débat sur le SNIT, j'ai donné copie des horaires de trains en date de 1905 au ministre.

Vous me dites, Monsieur Emmanuel Berthier, qu'il y aurait une diminution du financement des lignes aériennes. Je ne suis pas un révolutionnaire, mais je ne crois pas que l'on puisse durablement faire vivre des portions de nos territoires dans ces conditions. Vous me répondez que rien ne sera fait, et je n'attendais pas une autre réponse. C'est vraiment terrible et je vous invite à venir voir. Je ne demande pas à ce qu'il y ait à la fois le train, l'avion et la route, mais qu'il y ait un moyen de communication, que l'on puisse au moins se désenclaver par la route, que ce soit vers l'Ouest, le Sud, l'Est ou le Nord, au moins d'un côté ! Pour accéder à notre préfecture, à Aurillac, la dernière heure et demie de route est une véritable calamité. La délégation est venue récemment sur place, avec M. Edmond Hervé, et a pu constater ce qu'il en était. Alors, nous dire que nous sommes dans les 14 routes d'équilibre du territoire inscrites dans le PDMI, qu'est-ce que cela va changer par rapport au système PDMI ? Rien ! Je me suis battu des mois pour que ce soit mentionné au moins dans une page. Mais, concrètement, nous allons rester dans une situation qui s'est aggravée depuis 20 ans. Et vous nous annoncez aujourd'hui une augmentation de cette aggravation puisqu'il va falloir que nous trouvions des ressources supplémentaires pour financer la ligne aérienne. A titre d'exemple, la communauté d'agglomération du Bassin d'Aurillac gère l'aéroport dont elle est propriétaire, finance la liaison aérienne à concurrence de 500 000 euros et finance, à moitié avec le conseil général, l'ensemble des investissements de cet aéroport. Que faut-il faire de plus !?

Le premier de vos prédécesseurs, M. Olivier Guichard, lors du cinquantenaire de la DATAR, avait déclaré qu'il fallait qu'il y ait quelques « déserts » en France. Si c'est le cas, dites-le nous, que l'on en tire les conclusions !

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